Ce sera « la plus belle piscine au monde », selon les mots du maire du 2/3 Anthony Krehmeier. Celui-ci était présent, jeudi 15 février au matin, pour faire un point d’étape sur le projet de piscine dans le bassin du J4, aux côtés de l’adjoint au littoral et à la mer, Hervé Menchon. Le projet se précise : après le choix d’une assistance à maîtrise d’ouvrage, l’appel d’offres lancé par la Ville de Marseille pour l’aménagement de cette piscine vient d’être clôturé et le lauréat sera dévoilé prochainement, précise l’élu. L’affectation d’autorisation de programme sera soumise au vote des élus marseillais vendredi 16 février, à l’occasion du conseil municipal.
Une qualité de l’eau « meilleure que sur certaines plages »
Il faut désormais aller vite : la Ville prévoit en effet une ouverture de la piscine « à la mi-juin » – Hervé Menchon souffle même une date précise, celle du 21 juin. Les deux élus apportent également des précisions sur les modalités techniques de cette future piscine. Le bassin doit ainsi s’étendre sur une surface d’eau de 3000 m², à laquelle il sera possible d’accéder grâce à un ponton d’environ 300 mètres qui sera situé côté fort Saint-Jean, à la place des rocher en face de la Villa Cosquer Méditerranée. En effet, afin de ne pas entraver ce musée, de même que le Mucem juste à côté, il a été convenu que les baigneurs ne pourront pas « poser leur serviette » sur leurs quais. La municipalité prévoit plusieurs activités : initiation au plongeon, cours de yoga, de waterpolo, de thaï chi ou, moins sportif, la réhabilitation du « sieston marseillais », esquisse l’adjoint à la mer. A terme – mais pas cette année -, un bassin d’apprentissage de la nage doit également être mis en place. « Dans ce secteur qui est le plus pauvre de Marseille, la population n’a pas toujours la maîtrise de la nage dès le plus jeune âge » déplore Anthony Krehmeier.
Si le terme “piscine” est employé pour décrire le futur aménagement, c’est bien une règlementation dédiée aux plages qui sera assurée, avec des horaires de surveillance.
La Ville a dû répondre à plusieurs contraintes techniques pour rendre la baignade dans cette zone possible, à commencer par s’assurer de la bonne qualité des eaux. Et contrairement à ce que l’on serait tentés de penser, « elle est meilleure que sur certaines plages de Marseille » affirme même Hervé Menchon. Un premier relevé sédimentaire a été effectué afin de s’en assurer et un second est en cours. En cas de pollution sédimentaire, la Ville a chiffré la pose d’une bâche. Les aménagements, comme le ponton, doivent être montés et démontés en début et en fin de saison. Là encore, en raison de la houle et des marées, la Ville a dû faire du « sur-mesure » pour s’assurer que le ponton reste bien en place et ne s’abîme pas.
Un coût de 6,5 millions d’euros
Tous ces aménagements représentent un coût global de 6,5 millions d’euros, soit près de trois fois le prix initialement annoncé d’1,9 million. Selon Hervé Menchon, les coûts s’étalent sur trois ans, soit un peu plus de 2 millions en 2024 et 2025 et 1,9 million en 2026. Ce coût élevé s’explique aussi par le fait que la Ville a choisi d’acheter le matériel plutôt que de le louer, poursuit l’adjoint à la mer.
Pour financer, des demandes de subvention ont été envoyées notamment à l’Etat et la Région. Aux vues de relations tendues entre la Région et la mairie, au sujet notamment de la subvention accordée au plan municipal sur les posidonies, la réponse de la collectivité dirigée par Renaud Muselier est loin d’être garantie … « On prendra ce qu’il nous donneront » tranche Hervé Menchon. Rendez-vous ce vendredi 16 février au conseil municipal pour voir si les débats avec l’opposition sur ce rapport 25 sont « houleux. »
En savoir plus :
> Le lien pour suivre le conseil municipal de Marseille en direct
> Agriculture, monuments, tourisme … les dossiers du conseil municipal de Marseille
> Municipales 2026 : pour Renaud Muselier, « la Ville de Marseille dysfonctionne »
> Notre rubrique politique