Déjà engagé dans un chantier de modernisation, le MIN des Arnavaux a présenté vendredi 2 avril un nouveau projet de plateforme logistique urbaine sur une dalle surélevée de 10 hectares au dessus du carreau des producteurs. L’objectif : centraliser l’arrivée des poids-lourds de marchandises pour passer le relais à de petits véhicules propres en centre-ville.
D’ici le début de l’année prochaine, Marseille va mettre en place sa zone à faibles émissions (ZFE) sur le centre-ville. Ce périmètre sera alors progressivement interdit aux transporteurs utilisant des poids-lourds diesel. Installé au croisement de l’autoroute A7 et de la rocade L2, le marché d’intérêt national (MIN) des Arnavaux veut proposer aux professionnels un point de chute pour décharger leurs marchandises en dehors du centre-ville avant de passer le relais à une flotte de véhicules propres. Pour cela, il a imaginé la création d’une plateforme logistique de 10 hectares sur un plateau surélevé au-dessus du carreau des producteurs. Un chantier titanesque à plusieurs centaines de millions d’euros.
Les ambitions du MIN le poussent à s’élever
« Le MIN, ce n’est ni plus ni moins qu’une plateforme logistique de produit frais », rappelle à Gomet’ Marc Dufour, le directeur général de la Somimar, la société gestionnaire du MIN de Marseille. Alors de l’alimentaire aux autres marchandises, le pas à franchir n’est pas énorme. Du point de vue métier tout du moins car pour accueillir les transporteurs de colis, le MIN va devoir se transformer en profondeur. Déjà il y a trois ans, le marché avait dû se réinventer suite à l’amputation de 20 % de sa surface par la L2. Passant de 32 à 26 hectares, il trouve malgré tout le moyen d’augmenter la surface de bâti de 35 000 mètres carrés. Mieux, en septembre dernier, la Somimar annonce qu’elle revoit son projet à la hausse avec 13 000 mètres carrés supplémentaires. Les travaux en cours devraient se terminer à la fin de l’année prochaine. Mais le patron du MIN sent qu’il peut aller plus loin. « Nous avons près de 30 000 mètres carrés de demandes que nous ne pouvons pas fournir. On manque cruellement d’espaces pour répondre aux besoins des professionnels », explique-t-il. Coincé entre la voie ferrée et l’autoroute, le MIN n’a plus qu’une option : construire en hauteur.
Un positionnement stratégique pour bloquer les poids-lourds en entrée de ville
« C’est un véritable ouvrage d’art que nous proposons ici », prévient Marc Dufour. La future plateforme de logistique urbaine du MIN va s’installer sur une dalle de 10 hectares superposée sur les marchés actuels où travaillent les producteurs et les grossistes. Elle accueillera à terme entre 50 000 et 60 000 mètres carrés d’entrepôts dédiés aux transporteurs de marchandises de toutes sortes avec des dizaines de poids-lourds qui l’emprunteront chaque jour. « Il a donc fallu s’assurer de la solidité de la structure, de créer un accès facile depuis l’autoroute et de ne pas gêner l’activité des producteurs », liste Marc Dufour. Depuis un peu plus d’un an, il travaille sur le projet et multiplie les études. Il s’est notamment appuyé sur la SCET, le bureau d’études de la Caisse des dépôts, qui a validé la pré-faisabilité. « Au final, il n’y a aucun inconvénients et que des avantages », assure-t-il.
Pour desservir la plateforme, une nouvelle bretelle d’accès va être créée au niveau de la bifurcation entre l’A7 et la rocade L2 où se situe le MIN. « Notre position stratégique permet un accès facile pour le trafic depuis le Nord et l’Ouest avec l’A7 et depuis l’Est avec la L2. Cela permettra de bloquer les poids-lourds à l’entrée de la ville qui n’arriveront plus que par l’autoroute », explique le directeur du MIN. Selon lui, cela permettra de réduire de 26% la circulation de camions de marchandises en centre-ville. Il a également lancé une étude d’impact sur l’amélioration de la qualité de l’air induite par son projet dont les résultats sont attendus dans quelques mois. L’environnement est au cœur du projet car le but final est de remplacer les poids-lourds en ville par des véhicules plus légers alimenter par des énergies renouvelables.