Du solaire et de l’hydrogène pour des véhicules propres au MIN
Dans son premier projet, le MIN des Arnavaux a déjà programmé la construction de 100 000 mètres carrés de panneaux solaires, « soit la plus grande centrale urbaine de France », se félicite Marc Dufour. Avec cette extension en hauteur, il voit plus grand et passe à 150 000 mètres carrés de photovoltaïque au total. « Cela permettra d’alimenter une flotte de véhicules électriques qui pourront desservir le centre-ville de Marseille », avance-t-il. En plus du solaire, le MIN souhaite également développer l’hydrogène et une unité d’électrolyse sur le site est en préparation. « Elle aussi serait alimentée par l’électricité solaire produite sur place », précise-t-il. Pour financer la centrale solaire, le MIN a créé avec la Banque des Territoires une société dédiée et prévoit de lancer un appel d’offres pour choisir le futur opérateur. Pour l’hydrogène, un montage similaire est à l’étude.
En plus de cette flotte de véhicules propres, le MIN souhaiterait également réactiver le transport de marchandises par le rail. « On est collé à la voie ferrée et on a encore les rails dans le béton. C’est dommage de ne plus les utiliser », regrette Marc Dufour. Situé à 800 mètres du grand port maritime, le MIN pourrait donc se brancher sur le trafic de fret ferroviaire. La Métropole travaille d’ailleurs sur la création d’un service public de fret ferroviaire opéré par la RDT 13 : « On en discute sérieusement avec son président Henri Pons », indique le directeur du MIN.
Un millier d’emplois directs
Sur le plan économique aussi, le MIN se montre très confiant. « Vu la demande actuelle, nous sommes déjà assurés de remplir la moitié des entrepôts prévus », avance Marc Dufour. Ensuite, il s’appuie sur le développement du e-commerce « dont les livraisons seront multipliées par trois en 2025 ». D’ailleurs, il commence déjà à s’ouvrir au secteur avec la filiale de La Poste spécialisée dans le transport de petit colis, DPD, qui va très prochainement s’installer dans 5 000 mètres carrés d’entrepôts sur le MIN. En se basant sur l’activité actuelle du MIN, Marc Dufour estime que la création de 50 000 mètres carrés d’entrepôts supplémentaires devraient créer un millier d’emplois directs. Un argument supplémentaire pour convaincre les partenaires publics et privés de financer son projet.
Si le modèle économique semble tenir la route, reste à trouver les fonds de départ pour couvrir l’investissement nécessaires. « Le montant global reste à préciser mais ce sera très important », prévient Marc Dufour. Une chose est sûre, il faudra des centaines de millions d’euros pour financer ce projet.
La Métropole, la Région et la Banque des territoire prêtes à financer le projet
La Métropole Aix-Marseille Provence, actionnaire majoritaire de la Somimar à 54%, a déjà montré son intérêt pour le projet. « Cette future plateforme sera l’outil essentiel de nos ambitions pour véritablement insuffler un nouveau modèle en matière de distribution urbaine des marchandises », a déclaré sa présidente Martine Vassal lors d’une visite du MIN organisée vendredi 2 avril. Egalement présent, le président de la Région Sud Renaud Muselier a annoncé une aide de 54 millions d’euros pour financer le future plateforme logistique du MIN : « Le dévoilement de ce projet est un signal fort concernant l’avenir de notre territoire, auquel nous nous associons dans le cadre du contrat d’avenir », a indiqué Renaud Muselier. Enfin, Olivier Sichel, le directeur général de la Banque des territoires, également actionnaire du MIN, a également indiqué sa volonté de financer le projet.
Sur le site des Arnavaux @marseille pour financer plateforme logistique du MIN en presence de @MartineVassal pdte @departement13, @Prefet13 @RenaudMuselier @MaRegionSud #tee #circuits #courts #logistique #urbaine @BdT_PACA pic.twitter.com/G16ipeHaYP
— Olivier Sichel (@oliviersichel) April 2, 2021
Concession privée ou gestion publique ?
Pour le montage financier, « tout est ouvert », prévient Marc Dufour. Le directeur du MIN envisage aussi bien un investissement purement public que la participation d’acteurs privés. « Beaucoup d’entreprises sont intéressées, assure-t-il. On pourrait imaginer une concession comme pour les autoroutes ». Le plan de relance du gouvernement est également sollicité pour participer même si le montant demandé est encore imprécis. « Si il apporte la moitié, on pourrait compléter avec un emprunt à très long terme. Ainsi, la Somimar resterait gestionnaire et opèrerait la plateforme sans soucis. C’est notre métier », rappelle-t-il.
La Somimar va lancer les appels d’offres pour les études de faisabilité officielles du projet dans les mois qui viennent. Dans son calendrier, elle table sur une obtention du permis de construire d’ici deux ans. Ensuite, le chantier devrait durer deux années supplémentaires pour une ouverture de la plateforme en 2025.
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