Le 1er septembre 2014, avec une équipe de jeunes journalistes talentueux, je lançais le site d’infos locales à Aix-Marseille, Gomet’, porté par Gomet’ Media. Le début d’une aventure qui se poursuit aujourd’hui.
Nous le savions et nous n’avons jamais été déçus. Le territoire que nous avons choisi, la Provence, de la mer comme de la terre, est traversé par tant d’Histoire et de paysages qu’il constitue un terrain de jeu exceptionnel pour un média ancré, qui veut être le témoin des évolutions contemporaines au coeur du bassin méditerranéen. Ce berceau nous passionne et nous aimons toujours, tous les jours, nous pencher sur ses palpitations.
Albert Camus : « Un homme ça s’empêche »
Le challenge, durant ces 10 ans – qui sont passés comme une semaine ! – a été à la fois journalistique, humain et entrepreneurial. Il a fallu faire sa place dans un paysage médiatique déjà bien occupé et qui n’a cessé d’évoluer au fil du temps. Mes précédentes expériences m’avaient déjà beaucoup appris. Mes convictions ont été enrichies et renforcées durant ces dernières années avec quelques règles de conduite puisées aux sources du bon sens : être aligné avec ses valeurs et ses envies.
Le reste n’est finalement que littérature. Les modes – elles sont nombreuses dans le numérique -, les clercs et autres savants – très prolixes dans ce secteur exposé -, les avis plus ou moins définitifs de ceux-ci ou d’autres impétrants, sont aussi furtifs que des posts éphémères sur des réseaux sociaux dont la vacuité n’est plus à démontrer.
Dans une époque qui facilite la radicalisation, en particulier dans les médias qui cherchent l’audience pour l’audience, les effets de manche pour entretenir le buzz, la quête du sens n’est pas forcément très tendance. Nous conservons à l’esprit cette invitation d’Albert Camus : « un homme ça s’empêche. »
Il faut pourtant rester alerte et à l’écoute du bruit pour en garder le bon grain, fertile à de nouveaux développements, prendre les tournants quand ils ouvrent vers des routes aérées. Nous avons essayé, sans toujours réussir, mais sans jamais nous trahir.
Gomet’ Media : le contact et… la distance
Car nous avons toujours choisi, sélectionné, et en toute liberté et indépendance, nos sujets. C’est l’une des clés de voûte qui continue à chaque conférence de rédaction de nous protéger et de nous guider dans une approche forcément sélective. Nos moyens face à des rédactions plus étoffées nous obligent à être différents. Et j’espère que nous y parvenons. C’est un travail d’artisan au quotidien, imparfait mais sincère, avec une posture bien résumée par Hubert Beuve-Méry, le feu fondateur du Monde et du Monde diplomatique : « le journalisme, c’est le contact et la distance.»
Ainsi, au fil du temps, en restant fidèle à notre ligne éditoriale axée sur l’évolution métropolitaine d’Aix Marseille Provence, dans toutes ses dimensions (économique, politique, environnementale, créative…) notre modèle et nos contenus ont muté. Notre mix (éditorial et business) s’est ainsi successivement enrichi avec une zone abonnée, une plateforme de publications variée et des événements de plus en plus ambitieux. Ces derniers sont devenus des marqueurs forts de notre identité comme les rencontres du vélo et des mobilités douces mais aussi de la finance verte et solidaire, le nouveau forum énergies le 2 octobre prochain.
Gomet’ est ainsi devenu un média en ligne capable de produire des événements vivants qui sont autant de prolongements de notre savoir-faire de tiers de confiance, à la croisée des mondes politiques, économiques et de la société civile.
Des idées et une activité économique
Sur cette ligne de crête, il y a deux balises à surveiller. D’un côté, l’audience avec nos lecteurs, visiteurs, abonnés. Nous sommes à l’écoute de leur retour et de leur commentaires tous les jours, en temps réel. Dans l’empathie que nous tentons d’entretenir, les critiques, suggestions et parfois des félicitations (!) sont les bienvenues. Nous aimerions mieux faire dans l’association d’une communauté. Mais nous n’avons jamais voulu choisir la bien-pensance, tant la diversité des opinions et la complexité du monde nous accaparent.
L’autre repère indispensable relève de l’activité de l’entreprise Gomet’. Nous savons par dessus tout que notre propre liberté de travailler et d’être fidèle à nos valeurs réside dans notre indépendance financière. Merci à nos associés et financeurs qui nous ont rejoints en 2019 pour passer une étape. C’est un défi quotidien pour moi, à la fois journaliste, attiré par mille et une histoires à raconter, le détail d’une illustration, la précision d’une phrase… et le chef d’entreprise, chargé de surveiller la trésorerie et de trouver du chiffre d’affaires, de régler des salaires et des charges, d’anticiper…
C’est une préoccupation permanente et forcément du stress. Mais c’est aussi une façon bien réelle et objective de se confronter à la réalité. Merci à nos abonnés, partenaires et annonceurs qui nous soutiennent et valident par leur signature ce que nous sommes. Car Gomet’ a bien été lancé et construit autour de deux piliers : une ligne éditoriale et un projet économique, qui à défaut d’être enrichissant doit être au moins à l’équilibre.
Dans les hauts et les bas, je ne suis heureusement pas seul. La contribution de nos lecteurs et clients est décisive et récompense un travail mené par toute une équipe.
Gomet’ Media : une porte-ouverte à tous, un vivier assumé
Elles et ils sont très nombreux à avoir apporter une pierre à l’édifice. Je ne peux tous les citer. Du stagiaire de seconde en observation au journaliste titulaire en CDI, du chroniqueur bénévole au responsable du développement commercial, chacun à son échelle a apporté son énergie et sa personnalité pour faire vivre Gomet’ avec une équipe d’accueil bienveillante et toujours intergénérationnelle. Et se nourrir soi-même.
Car la porte est ouverte pour qui veut venir à bord, sans justificatif, pour peu qu’il y ait une envie de découverte et d’accomplissement. Ils furent donc très nombreux à franchir la porte pour quinze jours ou plusieurs années. Tous ont travaillé, avec plus ou moins de talent, de formation, d’agilité, mais tous l’ont fait sincèrement je pense. Je les en remercie chaleureusement.
Gomet’ peut d’ailleurs être fier d’avoir contribué à enrichir l’expérience et la formation d’une génération de jeunes journalistes, passés par ici et qui sont repartis par là. Cet essaimage est tout naturel et nous assumons, très humblement, cette vocation de formation et de partage de valeurs dans un métier soumis à tant de dérives et de mirages.
Alors que faire au bout de dix ans ? Notre motivation reste intacte, puisée dans ce fantastique territoire où nous ne nous lassons jamais de sortir. Le double défi, éditorial et économique demeure lui aussi inchangé. Continuer à faire vivre sa propre voix, créer des solutions et des produits qui atteignent les lecteurs et partenaires restent notre double priorité.
Des rendez-vous pour continuer
Nous vous donnons rendez-vous en cette rentrée à l’occasion de nombreux événements pour discuter et enrichir le projet à l’aube de sa nouvelle décennie. Les 10 ans de Gomet’ commencent à peine et nous voulons les partager avec vous pour construire de nouveaux projets (site V3, nouveaux programmes et initiatives,…).
Enfin, un dernier mot, plus personnel, à ceux qui ont partagé intimement ces dernières années. Je sais la part de liberté qu’ils m’ont laissée et celle qu’ils n’ont pas eu, la part de risque et d’insécurité qu’ils ont partagée. Merci infiniment à Béatrice, ma femme et compagne de vie, Vladimir et Capucine, mes enfants, et à toute la famille pour leur compréhension, soutiens, échanges et encouragements !
La suite de Gomet’ Media est suivre dans ses colonnes. Bonne rentrée à tous !