Personne ne dira le contraire. Le Mucem, porté par le label Capitale européenne de la culture en 2013, a donné un nouvel élan artistique, touristique et esthétique à la ville de Marseille. Les photos de la mer en mouvement à travers ses dentelles grisées sont devenues un symbole puissant. Mais le Mucem veut aller plus loin pour fêter ses 10 ans, en attirant un public plus varié. Son défi pour la prochaine décennie : devenir un repère populaire à l’image de ses collections.
Pour atteindre cette ambition, le musée organise un grand week-end festif du 2 au 4 juin pour réunir les habitants. En salles d’exposition, dans les coursives ou les jardins du fort Saint-Jean… chacun pourra s’approprier les lieux, choisir son itinéraire, et se laisser surprendre par une programmation pluridisciplinaire mêlant la danse, la musique et la poésie.
Célébrer la culture marseillaise hip-hop
Cette poésie si particulière à Marseille, née d’une influence américaine hip-hop : une culture minorée pendant Marseille-Provence 2013. Les organisateurs des 10 ans du Mucem ont donc décidé de programmer une scène rap, graffiti et breakdance… qui imprègnent la ville depuis les années 80. Vendredi 2 juin, un concert des rappeurs Alonzo, Black M et Slooping sera donné sur la place d’Armes et la terrasse du J4 à partir de 19h.

Le lendemain, samedi 3 juin, de 10h à 19h, une « Hip-hop session » pourra ravir les amateurs, tout comme l’initiation et démo de graff & calligraphie avec Planète Émergences et breakdance. Durant tout le week-end, une « médinathèque » sera également accessible en continu pour faire découvrir une sélection d’images d’archives de l’INA sur les fêtes populaires en Méditerranée.
Trois bus du dispositif « destination Mucem » – dont La Varappe est le mécène – seront également en circulation pour acheminer une centaine d’habitants Marseillais des quartiers Nord jusqu’au musée. La veille, le groupe aubagnais aura proposé en partenariat avec le Mucem une grande journée de réflexion autour des enjeux liés à l’inclusion pour lutter contre les inégalités et proposer des solutions pour une société plus juste.
Exposition « Populaire ? » à partir de décembre
Le nouveau président du Mucem veut en effet « ouvrir » davantage les portes du musée à ce public dit « empêché ». Lors d’un déjeuner presse en mars dernier, Pierre-Olivier Costa a aussi laissé entendre que les collections d’arts forains et populaires du Mucem avaient été trop longtemps « cachées ». Dix ans plus tard, le président veut redonner ses lettres de noblesses aux archives du musée dans l’exposition « Populaire ? » visible à partir de décembre 2023.

L’exposition mettra en lumière les objets du quotidien des réserves « qui n’en demeurent pas moins des chefs-d’œuvre d’art populaire », assure le site du musée dentelle. Ces collections, riches d’un million d’items, proviennent du musée de l’Homme et du musée national des Arts et Traditions populaires (MNATP) de Paris qui ont permis de fonder le Mucem en juin 2013. Dès son arrivée, Pierre-Olivier Costa a pressé les équipes pour fouiller dans ses collections afin de monter une exposition en quatre mois. C’est chose faite.
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