Yolande Eskenazi, commissaire à la lutte contre la pauvreté auprès du préfet de région, et Valérie Roux, directrice régionale de l’Insee ont tenu une conférence de presse à la préfecture sur La pauvreté en Provence-Alpes-Côte d’Azur à l’occasion de la diffusion de l’Insee Dossier n° 12 (voir l’intégralité ci-dessous en document source) mercredi 4 octobre 2023.
Lors de cette réunion, Julie Argouarc’h (Insee) a présenté et commenté ce dossier très fouillé regroupé en six parties :
- Qu’est ce que la pauvreté monétaire ?
- La pauvreté dans la région
- Facteurs d’exposition à la pauvreté
- Différents profils de ménages pauvres
- Autres fragilités territoriales
- Principaux messages
La pauvreté est aussi plus marquée en Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec un niveau de vie médian des personnes en situation de pauvreté inférieur à celui des personnes pauvres en France métropolitaine.
Selon l’étude de l’Insee réalisée à l’aide de chiffres de 2020, la région Sud est particulièrement touchée par la pauvreté, dans son acception monétaire. Dans le territoire, 17% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, à savoir 852 000 personnes en 2020. Le taux de pauvreté est le 3e le plus élevé des régions de France métropolitaine, derrière les Hauts de France (17,2%) et la Corse (18,3%).
L’objet de cette conférence de presse était de savoir comment la région allait agir pour baisser ce pourcentage. Yolande Eskenazi, commissaire à la lutte contre la pauvreté auprès du préfet de région depuis un an, a animé la conférence de presse en évoquant le pacte des solidarités d’Elisabeth Borne, la Première ministre, présentée le 18 septembre dernier. La cheffe du gouvernement avait détaillé son plan en quatre axes :
- La prévention dès l’enfance ;
- Le retour à l’emploi ;
- La lutte contre la grande pauvreté ;
- Une transition écologique solidaire.
Une feuille de route partagée par Yolande Eskenazi : « il faut agir dès le plus jeune âge pour combattre ce déterminisme de pauvreté. Pour ce faire, il faut soutenir les parents, il faut également inventer des nouveaux modes d’accueil. Notre mission ne s’arrête pas puisqu’il faut également les accompagner au collège notamment, pour éviter le décrochage scolaire. »
Yolande Eskenazi : « La question de l’emploi est essentielle »
La pauvreté, dans la région notamment, est présente depuis des décennies, mais Yolande Eskenazi garde espoir pour l’avenir. « Lorsqu’on agit sur des causes structurelles, il faut du temps, mais nous sommes toujours motivés à l’idée d’agir et d’améliorer les choses. »
Interrogée sur les points à travailler pour la Région, Yolande Eskenazi évoque les grandes lignes du pacte des solidarités. « La question de l’emploi est essentielle. On sort de la pauvreté par l’emploi et donc, il faut mettre en place des accompagnements adaptés à des personnes en rupture du marché du travail depuis un certain moment. Il faut également lever certains freins qu’elles rencontrent comme lorsqu’il y a un problème de garde d’enfants, de mobilité, de santé et de logement, il faut travailler sur ses problèmes pour mieux travailler la question de l’emploi. »
Elle poursuit : « Il faut également faire valoir les droits qui ne sont pas demandés, ce qu’on appelle le « non-recours », ce n’est pas possible. Pour ce faire, il nous faut aller vers ces personnes pour leur expliquer qu’il y a des aides. »
Le défi de la transition écologique et solidaire
Plusieurs études récentes, portant sur différentes prestations sociales, montrent que le non-recours atteint fréquemment des niveaux supérieurs à 30% en France. Yolande Eskenazi explique comment y remédier. « Nous travaillons sur des équipes mobiles avec des bus itinérants, il faut aller là où les personnes sont, pour dialoguer avec elles. C’est une voie pour l’action et je me félicite que la Ville de Marseille ait pu être lauréate d’un projet territoire « zéro non-recours » où sur le 3e arrondissement, on va mettre la focale et tous les moyens pour lutter contre le non-recours. »
Un autre axe du plan a été évoqué également, par Yolande Eskenazi, il s’agit de la transition énergétique et solidaire. « Je pense qu’il ne faut pas passer à côté de défi, comme celui de la transition écologique et solidaire. Il est important que cette transition participe à faire levier dans cette lutte contre la pauvreté. Et donc là, c’est la question de l’accès à une alimentation durable, de prévenir la lutte contre la précarité énergétique et de trouver des solutions de mobilité à ces personnes. »
Document source : la pauvreté en Provence Alpes-Côte d’Azur
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