Renaud Muselier, Président de la région Sud et de Régions de France était l’invité de Oriane Mancini dans l’émission «Bonjour chez vous » (Public Sénat) Lundi 6 juillet à 8h. La nomination de Jean Castex au poste de Premier ministre, la décentralisation du pouvoir, la gestion du covid19, l’élection de Michèle Rubirola à la mairie de Marseille, Renaud Muselier réagit depuis Marseille à l’actualité de ces derniers jours.
Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur approuve la désignation de Jean Castex au poste de Premier ministre, à qui, il «tend la main» : «C’est un élu local : maire, ancien conseiller régional. Il a plusieurs casquettes importantes dans sa formation de base. Il connaît parfaitement le pouvoir central, l’administration, la décentralisation et le rôle des acteurs locaux». Renaud Muselier révèle avoir déjà eu un entretien téléphonique avec le nouvel occupant de Matignon. «Nous sommes partis sur une bonne base depuis 2020 qui nous a permis d’être efficace aussi bien sur la crise sanitaire que sur le plan de l’aide économique pendant ces trois mois.» Optimiste sur l’avenir, il est ouvert aux discussions et à une coopération avec l’exécutif.
Renaud Muselier souhaite une clarification des compétences
« Qui paye, décide et assume le prix. Le travail d’un maire ce n’est pas la même chose que l’aménagement d’un territoire par la région(…).» A l’approche de la présentation des propositions de Territoires unis sur «le nouvel acte de décentralisation» organisée par les associations des maires, des départements et de Régions de France mercredi 8 juillet (conférence de presse à suivre en direct), Renaud Muselier a exprimé ses attentes, quant aux relations que le pouvoir central doit entretenir avec les élus locaux. Cette rencontre aura pour objectif de rappeler «la place de chacun dans l’application de la loi Notre, la clarification des compétences et la confiance nécessaire avec le gouvernement».
Une clarification qui n’a pas encore aboutie selon Renaud Muselier: «Déjà si on clarifie les compétences [des collectivités locales] ce serait déjà bien. Après dans ces compétences, il ne faut pas que ce soit l’Etat qui se décharge sur nous sans nous en donner les moyens» ajoute -t-il.
Le Président de Régions de France a par ailleurs exigé un meilleur suivi des requêtes expliquant sa réserve sur la conférence nationale des territoires organisée par l’Etat : «Si c’est pour refaire comme la fois dernière ce n’est pas la peine. Si on peut garder Mme Gourault comme interlocutrice de façon à ce qui est un arbitrage favorable aux territoires ce serait très bien. La dernière fois c’était une boîte d’enregistrement inutile.»
Réformer les ARS
Renaud Muselier a également réagi sur le rapport interne de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers publié dimanche 5 juillet dans Le Parisien.
Les pompiers fustigent la gestion de la crise Covid19 par les structures administratives ministérielles : le Samu et les agences régionales de santé. Celles-ci sont jugées «lourdes et rigides» selon le rapport. Une vision bureaucratique mal adaptée dont le président de Régions de France témoigne.
S’il ne recense pas de dysfonctionnements notables dans la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur entre l’Agence régionale de Santé et les collectivités de la région, le président de la Région Sud témoigne que des collectivités d’autres régions n’avaient pas assez de moyens pour affronter la crise. Il souhaite dans le cadre du «nouvel acte de décentralisation» réformer la direction de certaines agences régionales de santé:
«Les ARS dans certaines régions ont diminué leurs moyens et ne répondent qu’aux ordres des autorités de tutelle, du ministre de la Santé […] D’où l’idée de faire en sorte que les présidents de régions soient présidents des ARS».
Renaud Muselier, Président de Régions de France
«L’idée est de faire avec les particularités de chaque région» rappelle t-il. Et pour ceux qui pensent que les collectivités mettent à mal un Etat en pleine crise économique, le Président de la région Sud rétorque: «On ne demande pas de l’argent. On demande qu’on ne nous en prenne plus.»