« C’est la fourchette haute des doléances que nous avions formulées à la ministre, sourit le recteur de l’académie, Bernard Beigner, lors de la présentation de la prochaine rentrée scolaire. Ces créations de postes couvrent largement nos besoins. » 455 enseignants supplémentaires donc, dont 255 pour le premier degré et 200 pour le second.
« Cette ample dotation permettra, dans le premier degré, de maintenir les classes et les écoles de nos territoires alpins, car la lutte contre les inégalités territoriales constitue une priorité pour l’académie. » Des conventions « ruralité » ont par ailleurs été signées par Najat Vallaud-Belkacem et les élus des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes pour accompagner ces départements en faveur d’un réseau scolaire de qualité et de proximité. Ces conventions visent notamment à permettre le maintien des moyens d’enseignement, même en cas de baisse d’effectifs. Car si les Bouches-du-Rhône totalise 70% de la population scolaire de l’académie, les deux départements alpins représentent moins de 10%. L’académie d’Aix-Marseille regroupe l’ensemble des établissements scolaires et universitaires des départements des Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Bouches-du-Rhône et Vaucluse.
Dans le second degré, 40 postes sur les 200 seront destinés aux établissements scolarisant les élèves les plus défavorisés. « Les lycées professionnels, particularité française, sont bien fournis et le bac professionnel, qui vient de fêter ses 30 ans, est une réussite. Nous nous donnons les moyens de faire fonctionner ces établissements. » Bernard Beigner a tenu à revenir sur la question de l’éducation prioritaire dans le second degré. « À l’origine, ce label était conçu pour les collèges et les écoles. Les lycées bénéficiaient d’un dispositif « Éclair ». La réforme des collèges a duré presque un an. Pour entamer une réforme de l’éducation prioritaire dans les lycées, il faudrait au moins le même temps et l’élection présidentielle approche. Les réformes précipitées sont des réformes mal faites. »
Renforcer le soutien aux élèves
À ces moyens d’enseignement, viendra s’ajouter un contingent qui permettra de renforcer la prise en charge médico-sociale et éducative de l’élève : 6 postes administratifs en EPLE, établissement public local d’enseignement, 5 postes d’inspecteurs, 7 de CPE, 3 d’infirmiers et 3 d’assistants de service social. L’équipe mobile académique de sécurité (Emas) de l’académie va également bénéficier de 10 postes supplémentaires. « C’est un atout non négligeable au vu du rôle renforcé de cette équipe sur le territoire, notamment à Marseille », se félicite le recteur. Cette dotation permettra ainsi de renforcer les actions quotidiennes de l’Emas : prévenir les situations de violence, sécuriser les EPLE et accompagner et soutenir les personnels, les élèves et les familles.
La rentrée 2017 s’annonce donc très bien. Mais ces dotations ne sont pas un luxe, car la population scolaire ne cesse d’augmenter dans la région, et augmentera de façon continue pendant 25 ans. 1881 élèves en plus est prévue cette année dans l’académie.