Nous sommes le lundi 13 novembre 2023, il est 21h30 et Neomma, le projet du nouveau métro marseillais est en passe de franchir une nouvelle étape, avec les premiers essais des nouvelles rames du nouveau métro marseillais. Ces tests ont lieu en soirée, lorsque le réseau est fermé au public, de 21h30 à 4h30, quatre jours par semaine.
Equipés de chaussures de sécurité et d’un gilet haute visibilité, nous, journalistes, nous sommes d’abord rendus aux ateliers pour assister au déroulé de la soirée et suivre le départ de la rame des ateliers. 22h45, Neomma, le nouveau métro de Marseille, arrive en quai de la Rose.
Fini l’intérieur marron, place au beige et blanc avec une organisation type “boa”, sans séparation entre les voitures, des écrans intégrés, sans doute pour montrer le trajet en cours aux voyageurs, mais aussi pour annoncer les stations desservies. Un design blanc glacial avec des lignes bleus foncés, bleus clairs, avec des logos “Aix-Marseille Provence” et “RTM” sur les côtés de la rame. La visite s’est achevée par un passage au centre de supervision de la RTM.
Catherine Pila : « ce métro, que nous connaissons aujourd’hui, est à bout de souffle »
Alors que la décision de fermer le métro aux Marseillais à 21h30 a beaucoup fait parler dans la ville, Catherine Pila, présidente de la RTM l’assure, « l’actuel métro est obsolète, les premières rames ont été mises en fonction il y a 47 ans. Ce métro, que nous connaissons aujourd’hui, est à bout de souffle, il a besoin d’être changé. » Elle poursuit, en évoquant, quelques chiffres sur les bus de substitution mis en place. « En moyenne, nous avons plus de 3 000 personnes qui les empruntent, contre 4 500 voyageurs en métro, dans le même créneau. »
Le projet est piloté par la Métropole Aix-Marseille Provence, en collaboration avec la Régie des Transports Métropolitains (RTM) et le constructeur Alstom. Neomma devrait entrer totalement en fonction à l’automne 2025, lorsque les 38 nouvelles rames Neomma auront remplacé les 35 rames actuelles.
Interrogé sur l’arrivée des nouvelles rames Neomma, Claude Faucher, directeur général adjoint de la mobilité à la Métropole, assure que « chacune d’entre elles a le même programme d’essais que les autres, l’enjeu est de vérifier que l’ensemble des rames soient opérationnelles et conformes au réseau actuel. »
Faire coexister deux systèmes
La seule rame, livrée en juillet en provenance des entrepôts de Valenciennes, a effectué pour la première fois l’intégralité du trajet de la ligne 2. Vitesse maximale : 10 à 15 km/h, pour une question de sécurité, mais également pour observer d’éventuels problèmes de gabarit lors du voyage.
Les travaux mobilisent 50 agents, leur mission est de « faire coexister deux systèmes, celui de l’actuel métro, et celui du nouveau, qui sera, lui, complètement automatisé, le tout, sans perturber l’exploitation du réseau actuel », explique Stéphane Pinault, chargé de mission spécialisé exploitation et sécurité à la Métropole.
Il explique que pour connaître la position précise du métro en tout point du réseau, « 1 000 balises en bois seront installées sur l’ensemble du réseau, soit une quinzaine par nuit. Il s’agit d’un travail minutieux et essentiel pour garantir la sécurité de circulation. » Stéphane Pinault énumère les actions effectuées par les travailleurs : « tirer 220 kilomètres de câbles dans le tunnel, installer 300 antennes en voûte pour pouvoir communiquer entre le centre de supervision et le train. »
Les travaux du projet Neomma continuent pour permettre aux usagers « une meilleure expérience client » rappelle Catherine Pila.
Vidéo : Neomma sur les rails marseillais lundi 13 novembre
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