Malgré la crise sanitaire, le dispositif pensé par le gouvernement dans le cadre du plan de relance affiche un bilan satisfaisant en 2021 : grâce à « 1 jeune 1 solution », ils sont ainsi 58 000 jeunes a avoir trouvé ou retrouvé un emploi, dont 800 en situation de handicap. Un volume supérieur de 4,6% par rapport à celui d’avant la pandémie.
Ce bilan positif est le fruit du travail mené de front par l’antenne régionale de Pôle Emploi et les missions locales, chargés de mettre en application les différents pans d’1 jeune 1 solution. Les deux institutions constatent notamment une explosion de l’alternance avec plus de 5500 jeunes admis en contrat d’alternance au niveau régional grâce au réseau d’entreprise de Pôle Emploi, mais aussi au dispositif de parrainage d’un jeune par un professionnel (« 1 parrain 1 emploi »). Pôle Emploi ne précise cependant pas le nombre de jeunes admis en alternance grâce aux aides financières accordées aux entreprises pour l’emploi d’un jeune en alternance, pouvant aller jusqu’à 8000 euros.
« Nous avons largement dépassé les objectifs », estime simplement Claude Fournet, directeur de l’association régionale des missions locales, à l’occasion de la présentation à la presse du bilan d’1 jeune 1 solution, mardi 18 janvier. Sur la période 2021/2022, le plan 1 jeune 1 solution bénéficie d’un budget de 60 millions d’euros en tout. En 2021, 20 millions d’euros ont été déployés sur cette somme.
« Nous avons largement dépassé les objectifs »
Claude Fournet, directeur de l’agence régionale des missions locales
« En 2021, le chômage des jeunes âgés de moins de 25 ans en Provence-Alpes-Côte d’azur a baissé de 15,5% », se réjouit pour sa part Pascal Blain, directeur du Pôle Emploi régional. Bien qu’il reste à ce jour 55 000 jeunes sans emploi dans la région, la situation s’est nettement améliorée : en effet, en 2019, avant la crise du covid-19, ce chiffre s’établissait à 61 000.
1 jeune 1 solution : plusieurs dispositifs, une condition d’assiduité
Pour parvenir à ces chiffres, Pôle Emploi a notamment eu recours à des emplois francs, qui permettent à l’employeur de bénéficier d’une aide financière pour l’embauche de personnes issues de quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). 670 contrats d’emplois francs ont ainsi été signés en 2021.
« Ces mesures ne sont pas de l’assistanat »
Claude Fournet, directeur de l’agence régionale des missions locales
Deux autres outils ont été grandement sollicités dans le cadre d’1 jeune 1 solution : la garantie jeune qui consiste en un accompagnement intensif de plus de 13 000 jeunes de la région en 2021, qui alterne coaching individuel et collectif avec des périodes d’immersion en entreprise (stage etc.) ; le Pacea (Parcours d’accompagnement contractualisé vers l’emploi et l’autonomie) qui permet aux jeunes de bénéficier d’un coaching intensif tout en bénéficiant d’une allocation durant leur parcours « conditionnée à de l’assiduité », insiste Claude Fournet qui déplore que « trop de fois, ces mesures soient assimilées à de l’assistanat. »
Un « contrat engagement jeune » au 1er mars 2022 pour remplacer la garantie jeune
En 2022, la garantie jeune sera remplacée par le contrat d’engagement jeune. Pour les jeunes déjà engagés dans le dispositif actuel, ils seront automatiquement réorientés vers le contrat d’engagement. Ce nouveau dispositif entrera en application au 1er mars 2022.
Le principe reste cependant assez similaire : sur le même modèle que la garantie jeune, les jeunes se verront ainsi proposer un parcours d’accompagnement intensif de 15 à 20h minimum par semaine, en contrepartie d’une allocation pouvant aller jusqu’à 500 euros par mois pour les jeunes sans ressources. Là encore, ce contrat impliquera une assiduité encore plus renforcée par rapport aux dispositifs précédents, avec de possibles sanctions en cas de manquement. L’accompagnement sera davantage individualisé puisqu’un jeune sera accompagné tout au long de son parcours par un seul et unique référent Pôle Emploi ou mission locale. A cela s’ajoute la mise en place d’une application pour faciliter les échanges entre le jeune et son référent.
Le Pacea, en revanche, demeure pour les jeunes qui ne rentrent pas de les critères du futur contrat d’engagement, à savoir être un jeune de moins de 26 ans sans formation ni emploi depuis plusieurs mois.
Au delà de l’emploi, ce nouveau dispositif vise également à ouvrir aux jeunes la voie de l’entrepreneuriat, affirme Pascal Blain, interrogé par Gomet’. Annoncés par Emmanuel Macron dans le cadre de Marseille en grand en septembre dernier (voir notre article), les carrefours de l’entrepreneuriat vise par ailleurs à accueillir dans des structures spécifiques des jeunes désireux d’entreprendre et de les guider grâce à des professionnels. Le nom des structures accompagnatrices, qui avait répondu à un appel à projets en décembre dernier, n’est pas encore connu. « Les carrefours de l’entrepreneuriat sont complémentaires de tous les dispositifs que nous mettons en oeuvre pour accompagner le jeune vers l’autonomie », conclut le directeur régional de Pôle Emploi.
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