Comme nous l’annoncions dans un précédent article, la mairie du 6-8 travaille sur un projet d’apaisement de la rue Breteuil à Marseille (6e). Très étroite, cette rue est souvent pointée du doigt pour une circulation des voitures intenses, notamment par les parents d’élèves de l’école primaire située dans la rue. Sécurisation des trottoirs, piste cyclable, moins de pollution … Le maire (Printemps Marseillais) de secteur Pierre Benarroche apporte des précisions sur cette opération qui devrait permettre, fin 2022, de retrouver une rue Breteuil plus apaisée.
Quel est le calendrier de cette opération de réhabilitation de la rue Breteuil ?
Pierre Benarroche : Nous avions rencontré les commerçants in situ, puis nous avons fait une concertation avec eux à la mairie de Bagatelle ce lundi 2 mai. Ils sont globalement très favorables au projet. Ce 9 mai, nous rencontrerons les habitants pour établir des choix concrets dans la foulée. La Métropole Aix-Marseille Provence nous informe qu’il faut que nous nous décidions rapidement si l’on veut commencer les travaux à l’été, lorsque l’école sera fermée … Ces travaux se dérouleront par séquences sur une durée de 3-4 mois, pour aboutir à une nouvelle rue Breteuil fin 2022.
Sur quel(s) constat(s) se base ce projet ?
P.B : Cette opération va du carrefour entre la rue Breteuil et le cours Pierre Puget jusqu’à la rue du Docteur Escat. Tout est parti de la nécessité de sécuriser les abords de l’école Breteuil. qui plus est, cette rue est par ailleurs très étroite et l’une des plus polluées de Marseille. Nous avons pu le constater lors de notre venue dans la rue pour rencontrer les commerçants : c’était un soir entre 17h et 19h et le bruit comme la pollution y sont infernaux.
La ville n’a pas à subir la circulation automobile.
Pierre Benaroche
P.B : Notre objectif est donc de limiter d’une part la vitesse de circulation des voitures dans cette rue avec l’installation de passages traversants, d’autre part de limiter la présence des voitures de façon générale, en particulier les circulations dites « de transit » : en effet, la plupart des voitures qui circulent par cette rue comme par le boulevard Vauban dans l’autre sens ne sont pas celles des habitants du quartier mais celles de conducteurs qui contournent le tunnel Prado Carénage. Nous espérons que le fait d’installer des pistes cyclables et de réduire la place de la voiture découragera les automobilistes d’emprunter ces trajets. La ville n’a pas à subir la circulation automobile.
Quels sont les aménagements envisagés sur la rue Breteuil ?
P.B : Plusieurs scénarii sont sur la table entre lesquels nous devons trancher (voir document source, ndlr) mais il y aura une voie plus large pour leur permettre d’attendre convenablement leurs enfants à la sortie de l’école. Nous souhaitons une piste cyclable : l’étude fournie par la Métropole suggère plutôt une piste unidirectionnelle, dans le sens de la descente : il nous faut voir si nous suivons cette préconisation où si nous décidons malgré tout d’une piste bi directionnelle. Enfin, toujours selon l’étude de la Métropole, l’espace dédié aux voitures peut être réduit à une voie plutôt que deux. Nous attendons la concertation avec les habitants pour retenir certaines options : ainsi, la semaine prochaine sera celle des choix. Le coût total de l’opération est fixé à 400 000 euros mais il peut varier en fonction des aménagements retenus.
Le fait d’accorder plus de place aux mobilités douces n’est pas une option, c’est une obligation
Pierre Benarroche
Envisagez-vous le déploiement d’autres pistes cyclables dans votre secteur ?
P.B : Nous avons lancé des études sur la faisabilité d’une piste cyclable de la fin de la Corniche jusqu’à David voire jusqu’à l’escale Borély, qui serait sur la route, sécurisée, et non pas sur le trottoir comme c’est le cas actuellement. Nous avons également fait une demande sur la rue Paradis, jusqu’à la place Delibes et même, si cela est possible, jusqu’au deuxième Prado. Avec l’intégration de Marseille dans le label des 100 villes neutres en carbone d’ici 2030, le fait d’accorder plus de place aux mobilités douces n’est pas une option, c’est une obligation. J’espère que cela mettra un coup d’accélérateur à un mouvement déjà latent, qu’on pousse mais qu’on ne peut pas imposer du jour au lendemain.
Document source : l’étude menée par la Métropole avec le cabinet Transitec sur la rue Breteuil
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