Pour la visite du secrétaire d’État au numérique, lundi 3 mai 2021, le P-dg de Voyage Privé Denis Philipon affiche un large sourire. « Les affaires reprennent fort depuis plus d’un mois », assure-t-il à Cédric O. Comme la plupart des entreprises de tourisme, Voyage Privé sort d’une année catastrophique à cause de l’épidémie de Covid-19. « Nous avons perdu près de 80% de notre chiffre d’affaires », avoue le patron. Avant la crise sanitaire, Voyage Privé affichait un volume d’affaires proche d’un milliard d’euros et a finalement terminé l’année 2020 avec 250 millions d’euros. Mais la situation semble désormais s’éclaircir et les clients reviennent commander des voyages via la plateforme en ligne.
Les commandes redécollent au printemps
« La semaine dernière, nous avons terminé à -6% comparé à la même période en 2019, ce qui est extrêmement encourageant. Je pense qu’on devrait repartir en croissance dans les mois qui viennent », avance Denis Philipon. Pour limiter la casse, il a du s’adapter au contexte atone du secteur touristique et ses filiales étrangères en ont fait les frais. « Nous avons rapatrié ici l’ensemble de nos activités », explique le dirigeant. Et sur les 200 personnes employées par ses antennes européennes, « nous n’avons pas pu garder tout le monde », avoue-t-il. Mais depuis deux mois, la société a relancé les recrutements et cherche actuellement 80 nouveaux collaborateurs pour alimenter sa reprise.
Voyage Privé a également mis à profit la période Covid-19 pour investir sur la technologie : « Nous sommes plus automatisés et efficaces que jamais », promet Denis Philipon. « Nous avons beaucoup de fonds propres et ça nous a permis de continuer à investir également dans la formation de nos équipes », explique le P-dg qui rappelle que Voyage Privé est indépendant financièrement, sans fonds à son capital, ni dette. Pendant le confinement, l’entreprise a également lancé son projet « zéro carbone » et compte s’associer avec le groupe aixois Tenergie pour créer ses propres centrales photovoltaïques.
Provence Rugby, la deuxième passion de Voyage Privé
Ses équipes aixoises ont déjà emménagé dans les nouveaux bureaux du campus de la Constance. Un bâtiment flambant neuf qui pourra accueillir à terme 500 salariés. Mais son projet immobilier ne se limite pas aux seules activités de ventes de voyages en ligne. Denis Philipon et ses associés ont investi plus de 15 millions d’euros pour créer un véritable campus mêlant numérique, sport et éducation sur un terrain de quatre hectares. En plus du siège de l’entreprise, il abritera le terrain d’entraînement, le centre de formation et les installations techniques du Provence Rugby, le club aixois racheté par Denis Philipon. « Les gens de la fédération qui ont visité nos installations nous assurent qu’elles sont les plus modernes d’Europe », s’enorgueillit le patron. « On est même en discussion pour accueillir l’une des plus grandes nations de Rugby pour la coupe du monde 2023 », annonce-t-il. A terme, une centaine de personnes travailleront dans les nouveaux locaux du club.