Cette quinquagénaire fait partie du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, elle n’est pas rassurée par ce qui a été fait à la suite du drame. « Rien n’a changé depuis l’année dernière, on en est toujours au même point. Tout le monde se bat pour qu’il y ait un peu de dignité, que des responsabilités soient prises. La municipalité ne s’occupe que d’élaborer une vitrine pour les touristes en délaissant les Marseillais… », se désespère-t-elle.
Sébastien, artiste-peintre, dessine sur un mur à proximité des effondrements. Les yeux embués, la voix tremblante, s’exprimer sur le sujet est difficile pour cet homme qui habite et travaille à Noailles. « Je tente de gérer mes émotions, je me préserve. Les commémorations d’hier m’ont bouleversé. Le plus plombant depuis un an, c’est surtout tout ce que nous pouvons lire dans la presse. J’habite ici et je n’étais pas au courant de tout ce qui concernait la gestion de l’habitat dans la ville. On se demande tous : est-ce bien réel ? C’est très perturbant. » partage-t-il en continuant d’orner la fresque.
En bas de la rue, quelques enfants du quartier bricolent sur le trottoir, accompagnés de bénévoles. Sam et Cha font partie de l’association Compagnons Bâtisseurs Provence. Elle organise, rue d’Aubagne et ailleurs, des ateliers pour que les enfants se sentent mieux dans leur quartier. Depuis un an l’effectif a doublé.