Mercredi 9 octobre était présenté en Conseil des ministres le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour l’année 2020. Un moment très scruté par la Mutualité Sud et par tous les acteurs de la santé, amenés à s’exprimer à travers différentes instances – tel que le Conseil national de l’assurance maladie (Cnam). Même si l’avis de ce dernier reste consultatif, seul l’un de ses membres (la MSA) s’est exprimé en faveur du projet du gouvernement. Un signe selon Jean-Paul Benoit, président de la Mutualité Sud, qui dénonce un « non-financement de la sécurité sociale » dans un petit-déjeuner de presse tenu le même jour.
« Ce gouvernement ne se donne pas les moyens de sa politique »
Pour Jean-Paul Benoit, le compte n’y est pas. Il s’appuie en cela sur le rejet net exprimé par le Cnam : « toutes les organisations syndicales et les associations ont voté contre, les organisations patronales ont pris acte » détaille-t-il ainsi. En matière de financement de la sécurité sociale, l’Ondam (Objectif national des dépenses d’assurance maladie) est un indicateur clé. Il correspond au montant prévisionnel établi annuellement pour les dépenses de l’assurance maladie en France. Avec un Ondam fixé à 2,3% par Emmanuel Macron sous son quinquennat, le président de la Mutualité sud pointe les risques induits par « l’écart grandissant entre la maîtrise des dépenses de santé et l’augmentation des coûts ».
Un écart qu’il chiffre à « deux points, soit quatre milliards d’euros » de dépenses non-financées selon lui, alors même que le vieillissement général de la population et le coût induit par certains traitements de longue durée fait peser une charge de plus en plus lourde sur le budget de la sécurité sociale. Un constat que regrette Jean-Paul Benoit, pour qui : « ce gouvernement ne se donne pas les moyens de sa politique. Il fait de la bricole, il ne veut pas s’attaquer aux questions de fond ». Il en veut pour preuve l’augmentation du ticket modérateur dans les hôpitaux, un projet dans les cartons du gouvernement selon lui.