La non-compensation des exonérations ne passe pas
Pour le président de la Mutualité Sud, la non-compensation par le gouvernement de diverses exonérations accordées durant la crise des gilets jaunes – dont certaines cotisations sociales réduites pour les entreprises ou encore des baisses de CSG pour les retraités – est dure à avaler. Il y voit un « appauvrissement de l’assurance-maladie », et dénonce une « attitude arrogante du gouvernement », qui selon lui préfère rejeter la faute sur les mutuelles. Il pointe notamment une taxation moyenne des prestations de santé à hauteur de 20,4 %, « soit plus que les autres produits de consommation », et accuse l’Etat de « financer son budget sur le compte de l’assurance-maladie ».
De plus, Jean-Paul Benoit voit dans ce PLFSS une volonté du gouvernement de faire tomber la séparation qui existe entre le budget de l’Etat, d’une part, et celui de la sécurité sociale, en autorisant la fongibilité des cotisations sociales. Enfin, il dénonce une « remise en cause du filet de sécurité (ndlr : en vertu duquel toute personne qui se présente à l’hôpital public peut bénéficier de soins), qui risque de casser la base minimale de contrat social ». Face à cette « colère » qu’il ressent parmi les organisations de santé mais également parmi la population, il entend faire entendre sa voix « en informant, en alertant ». Il sera notamment reçu d’ici la fin du mois par Claire Pitollat, députée LREM des Bouches-du-Rhône et membre de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale.