Le groupe marseillais Hem et sa marque phare Konrow viennent de recevoir un financement conséquent du Fonds Sud Horizon de Smalt Capital. Éric Haddad, le CEO et fondateur, est au commencement, un commerçant qui à l’orée des années 2000 opère dans la vente de smartphones en boutique sous les enseignes AT Phone et BH Phone. « Nous étions aussi un grossiste de produits de déstockage des fabricants, raconte Éric Haddad à Gomet’, nous vendions à l’international, à Dubaï, Hong Kong, en Afrique, au Maghreb car cette activité de produits reconditionnés restait alors prohibée en France. »
En 2013, arrive Free Mobile sur le marché et le smartphone se vend dorénavant, déconnecté de l’abonnement. Cela ouvre des perspectives nouvelles pour HEM qui propose une large gamme de produits provenant de grands constructeurs de mobiles : Samsung, Apple, Huawei, Sony. « Nous avons créé notre place de marché B2C www.elpace.com qui s’adresse directement aux particuliers et nous sommes présents sur les market place et chez les distributeurs comme Electrodépot », précise Éric Haddad.
Une création smart cost
En 2015, l’équipe HEM détecte un besoin non satisfait par les majors : celui d’un smartphone basique qu’il refuse d’appeler low cost, un « entrée de gamme » qu’il préfère présenter comme « smart cost ». Un premier prix, « mais un 5 pouces avec la 4G » précise-t-il. Il entreprend de le faire fabriquer sous sa marque Konrow. « Le design, le cahier des charges, le contrôle est à Marseille et nous maîtrisons la fabrication en Chine ». Le smartphone phocéen est vendu à 49,90 € et il décolle, sans publicité. Une tablette à 80 € vient de sortir. Le Groupe Leclerc s’intéresse aux produits Konrow. Des enseignes de la grande distribution, des indépendants et e-commerçants constituent un solide réseau de distribution complété par le site hemfrance.com, développé par le Groupe HEM.
En 2020 le groupe réalise un chiffre d’affaires de 53 millions d’euros (en croissance de 14 %) dont 6 millions pour Konrow. En 2021, il croit jusqu’à 60 millions d’euros avec une trentaine de salariés.
Fort de son expérience, HEM développe le reconditionné, qui est non seulement autorisé mais recommandé dans une économie circulaire. Les ventes HEM sur le marché du reconditionné en France ont crû de 20 % en 2020. Le groupe reste pour plus d’un tiers de son activité orienté à l’export. Pendant la pandémie, HEM a détecté très tôt, grâce à ses relations en Chine, les besoins en masques antigéniques et en a fait une activité d’import opportune.
Éric Haddad souhaite se développer sur ses quatre métiers :
- Le métier de grossiste,
- Le développement de la marque Konrow,
- La vente en B2C via le site « elplace » ou sur les market place,
- Enfin le reconditionné « avec une exigence de qualité » pour capter le marché de la seconde main.
Éric Haddad cultive la discrétion, le siège dans le 4e arrondissement ne laisse rien percevoir d’une activité internationale. Mais ce développement demandait pour s’accélérer de renforcer ses fonds propres.
Nous avons été convaincus par la capacité d’Éric Haddad à maîtriser son marché, par son flair, son agilité, sa rapidité, sa croissance tous azimuts
Marguerite Pappalardo
Faire de Konrow une marque reconnue
Smalt Capital a étudié le dossier. Avec circonspection, car le développement tient au seul dynamisme du dirigeant. « Nous avons été convaincus par la capacité d’Éric Haddad à maîtriser son marché, par son flair, son agilité, sa rapidité, sa croissance tous azimuts, mais aussi sa maîtrise de la logistique, ses talents d’acheteurs et son sens du marketing » explique à Gomet’, Marguerite Pappalardo, gérante chez Smalt Capital. « Il s’appuie sur des réseaux de fournisseurs en Asie, mais aussi maintenant en Europe de l’Est. Il maîtrise les chiffres sur un marché tendu où les marges sont contraintes. »
Le financement est supérieur au million d’euros sans que nous puissions en savoir plus. Le capital nominal de la SAS à 50 000 € ne bouge pas. Ce sont des obligations convertibles remboursables dans 5 ans.
Dans le communiqué officiel, Éric Haddad se félicite de cette première opération financière : « Nous souhaitions, écrit-il, entamer la prochaine étape de notre développement avec un investisseur financier qui partage nos convictions, comprend bien les enjeux de notre secteur et se positionne comme un partenaire stratégique pour accroître notre présence sur le marché français et réussir à l’international ».
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