Entre expositions, salons et vernissages, fleurissent au mois de mai plusieurs rendez-vous pour amateurs d’art. À Aix-en-Provence, le parc Jourdan accueillait du 4 au 8 mai la 17e édition du Salon Méditerranée de l’art contemporain. Le Sm’art offre l’occasion de rencontrer des artistes et idéalement de leur acheter une œuvre en direct. Bien que le nombre d’exposants soit légèrement en baisse, avec près de 150 artistes et une vingtaine de galeries, le choix devrait être de mise mais la présence en trop grand nombre de portraits vectoriels de stars ou d’inconnues, avec ou sans coulures, réduit les surprises. Néanmoins, plusieurs artistes présentent un travail personnel et identifiable qui mérite qu’on s’y attarde. On retrouve notamment André Nadal qui a mis de la couleur dans ses minutieuses réalisations ou Pierre Riollet et ses scènes de vie en contre-jour…
« Compose ta toile » est un concept développé par Claire Bonnet-Masimbert qui peint une toile de dix mètres de long puis propose à chacun de venir découper le morceau qui lui convient. « C’est une façon pour moi d’inclure l’autre, explique l’artiste, et c’est intéressant de le voir réagir, souvent ne pas oser puis calibrer telle ou telle partie. » Sur son stand, Claire Bonnet-Masimbert expose plusieurs morceaux de sa grande toile Se perdre et le prix de 2 200 € le mètre, par 1,60 mètre de haut, comme pour un tissu. « J’ai d’ailleurs travaillé avec des stylistes et j’aime cette idée de rouleau de tissu. » De ses grands formats, où prolifèrent figures en mouvement et éléments végétaux, se dégage une certaine plénitude, un décor dans lequel on est invité à plonger. Quant à la prochaine toile monumentale, elle est en préparation et sera proposée à la découpe d’ici quelques mois.
Diversité des styles et jeux de matières
Si on s’arrête tout d’abord sur le stand de Christine Barone, c’est pour lire un petit texte écrit face à nous et que nous reproduisons ci-dessous ainsi qu’une photo du tableau en question afin que le « cavalier inconnu » respecte l’artiste et son travail et, à défaut de le lui rendre, puisse envisager de lui envoyer un chèque…
Présente pour la troisième fois au Sm’art, Christine Barone expose des œuvres de styles très différents. « L’hyperréalisme demande beaucoup d’attention et je préfère me défouler avec l’abstraction, nous confie-t-elle. Les collages me font beaucoup de bien.» Quant à sa grande toile – Rivière luxuriante –, elle nous transpose dans un univers naïf rafraîchissant.
Qui connait la tradition des paperolles ? Cette technique ancienne de bouts de papier roulés pour réaliser des tableaux souvent religieux ou ex-voto a également été utilisée par Marcel Proust pour corriger ses manuscrits. Aujourd’hui, elle est reprise par l’artiste marseillais Jean-Baptiste Audat. Représenté par le galeriste Patrick Bartoli, présent pour la première fois au Sm’art, il joue, à partir de papier écrit et recyclé, sur le visible et l’illisible. Parfois, ses paperolles sont un subtil support de la matière, telle une parole en continu qui se répand et que l’on ne discernerait plus dans le brouhaha actuel d’informations non stop. Son intérêt pour les structures géométriques, voire cinétiques, se retrouve également dans cette œuvre de fils de couleur sans raccord qui saura attirer le regard des collectionneurs d’art textile.
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