SOS Méditerranée, l’association européenne de sauvetage en haute mer, a annoncé dans sa newsletter du 7 juillet 2020,que 180 migrants secourus en Méditerranée par le navire Ocean-Viking. Lundi 6 juillet vers 23h40, les rescapés posent leurs pieds sur le sol italien en Sicile puis sont escortés vers le Moby Zazà pour être placés en quatorzaine.
Après 11 jours d’attente en mer dans le navire humanitaire, SOS Méditerranée se dit « soulagé que les rescapés soient enfin débarqués mais aussi en colère parce que cette attente inutile a mis des vies en danger.»
Une colère du fait qu’il n’y ait eu «aucune coordination de la part des Etats européens qui sont restés sourds à nos appels» et «parce qu’une fois de plus, une étape de cynisme politique a été franchie en Méditerranée et le droit maritime bafoué», s’explique SOS Méditerranée. L’association déplore l’absence d’information de la part des autorités maritimes maltaises et italiennes «pourtant responsables de ces sauvetages».
«Une situation inédite pour les équipes de SOS Méditerranée» qui décrivent l’atmosphère à bord du navire ambulance : «la détresse à bord avait atteint un niveau tel que la sécurité des rescapés et de l’équipage ne pouvait plus être garantie.»
Depuis le 7 juillet, l’équipe d’Ocean Viking est aussi en quatorzaine et devra attendre avant de repartir en sauvetage.
Chers amis, Après une longue attente sur l’Ocean Viking – 11 jours en mer pour certains -, les 180 rescapés à bord de notre navire ont enfin pu débarquer la nuit dernière à Porto Empedocle, en Sicile. Ils sont maintenant en quarantaine sur un ferry affrété par les autorités italiennes, le Moby Zaza. Il aura donc fallu attendre plus de trois jours supplémentaires après la déclaration de l’état d’urgence à bord de l’Ocean Viking pour qu’ils puissent enfin débarquer. Après une semaine de blocage en mer, sans aucune perspective ni information de la part des autorités maritimes maltaises et italiennes pourtant responsables de ces sauvetages, la détresse à bord avait atteint un niveau tel que la sécurité des rescapés et de l’équipage ne pouvait plus être garantie. Une situation inédite pour les équipes de SOS MEDITERRANEE. Nous sommes à la fois soulagés et en colère. Soulagés que les rescapés soient enfin débarqués mais aussi en colère parce que cette attente inutile a mis des vies en danger ; parce qu’il n’y a eu aucune coordination de la part des Etats européens qui sont restés sourds à nos appels ; parce qu’une fois de plus, une étape de cynisme politique a été franchie en Méditerranée et le droit maritime bafoué. Alors que notre équipe est maintenant en quarantaine à bord de l’Ocean Viking, nous restons très inquiets. L’urgence humanitaire perdure en Méditerranée et le chaos reste total. Cinq jours après avoir porté secours à 52 rescapés au large de Malte, le Talia, un navire marchand, est toujours bloqué en mer. Ce navire, prévu pour le transport de bétail, n’est pas adapté pour accueillir des personnes à bout de force. Nous exigeons leur débarquement immédiat. Merci aux nombreux citoyens et organisations qui nous ont soutenus ces derniers jours. Avec vous, contre vents et marées, nous continuerons ! NEWSLETTER #48 • 7 juillet 2020 EDITO SOS Méditérranée |
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