L’association SOS Méditerranée qui vient en secours aux naufragés migrants en Méditerranée annonce dans un message diffusé à ses sympathisants dimanche 21 juillet son grand retour sur la zone de sauvetage grâce à un nouveau navire. « Ce nouveau bateau s’appelle Ocean Viking. Il est rouge et blanc, c’est un bateau conçu pour le sauvetage en mer, et qui bat pavillon norvégien. Il fait 69m de long, est robuste, plus rapide et plus récent que l’Aquarius. Il peut accueillir les rescapés dans de bonnes conditions. »
Une clinique à bord avec MSF
Les membres de l’association basée à Marseille ajoutent : « Nous l’avons aménagé pendant plusieurs semaines pour y installer plusieurs abris pour les rescapés, la clinique de notre partenaire médical, Médecins Sans Frontières et nos équipements de sauvetage. »
Ils concluent leur message : « Alors qu’il n’existe plus, depuis juin 2018, de mécanisme de débarquement en Méditerranée centrale, nous sommes bien conscients que chaque sauvetage peut être suivi de journées éprouvantes de recherche d’un port sûr et de négociations avant de pouvoir débarquer les rescapés. Ce navire a donc été spécialement équipé pour affronter de plus longs séjours en mer. »
L’association a également diffusé un communiqué dans lequel ses responsables reviennent sur la situation en Méditerranée. Depuis le début de l’année, au moins 426 personnes ont péri en Méditerranée centrale en tentant d’échapper à l’escalade des violences en Libye et aux conditions de vie déplorables dans les centres de détention du pays. « Depuis un an, nous observons une dégradation de la réponse apportée par l’Union européenne à la tragédie humaine en cours en Méditerranée, déclare Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée. Les unités navales de l’opération européenne Sophia ont quitté la zone et les États européens mènent toujours une intense campagne de criminalisation à l’encontre des navires opérés par la société civile. Surtout, il n’y a toujours pas de mécanisme de débarquement coordonné, durable et partagé, comme le requiert le droit maritime », ajoute Frédéric Penard.
30 000 personnes secourues par l’Aquarius en trois ans
« L’absence prolongée d’initiative de la part des États européens pour créer un mécanisme de sauvetage durable, partagé et prévisible contraint la société civile, à travers SOS Méditerranée, à retourner en mer pour sauver des vies, analyse Sophie Beau, co-fondatrice de l’ONG. Lorsque nous avons démarré nos opérations avec l’Aquarius il y a trois ans, jamais nous n’aurions pensé sauver 30.000 personnes. C’est pourquoi aujourd’hui, plus que jamais, nous en appelons aux citoyens européens pour qu’ils soutiennent ce nouveau navire de sauvetage, dont l’affrètement coûte environ 14.000 euros par jour, et lui permettent de remplir sa mission », précise Sophie Beau.