Tafalgie Therapeutics est une biotech « spin-off » du CNRS et d’Aix Marseille Université, basée à Luminy et créée par Éric Schettini (ancien PDG de Viveris Management) à Marseille en octobre 2020. Il est associé avec un chercheur de renom dans le domaine de la douleur : Aziz Moqrich chercheur au CNRS et principal inventeur des brevets de Tafalgie Therapeutics, avec Laurent Labatut, Stéphane Gaillard, Olivier Blin neurologue et professeur de pharmacologie et Caroline Mathon.
Tafalgie Therapeutics, est accompagnée par la SATT-Sud Est depuis sa création. La biotech focalise son action sur les antidouleurs. La douleur chronique, à elle seule, affecte plus de 20 % de la population mondiale et serait à l’origine de deux tiers des consultations médicales. La douleur légère est généralement traitée par des antalgiques tels que le paracétamol ou certains anti-inflammatoires avec des effets indésirables sévères lors de mésusage. Et les niveaux de douleur plus élevés nécessitent des analgésiques plus puissants, principalement des opioïdes, représentant près d’un tiers du marché mondial des médicaments antidouleurs, mais qui provoquent des effets indésirables.
Tafalgie Therapeutics propose une innovation de rupture dans cette échelle thérapeutique en développant une nouvelle classe thérapeutique de médicaments capables de soulager et prévenir l’apparition de douleurs aiguës et chroniques (inflammatoires, postopératoires, neuropathiques). Dans son communiqué la biotech explique le process : « notre technologie découle de la découverte des effets antalgiques de la protéine naturelle TAFA4, une protéine endogène sécrétée chez l’homme et tous les mammifères, ayant pour fonction de diminuer l’intensité du signal douloureux suite à une lésion tissulaire. Son mode d’action, fondamentalement différent de celui de tous les antidouleurs actuels, répond à la définition de ce que les Anglo-Saxons nomment « a disease modifier » : une molécule dont l’activité ne consiste pas à simplement bloquer une information mais à déclencher une cascade d’évènements pour restaurer un fonctionnement cellulaire normal. En l’occurrence, TAFA4 agit sur les deux composantes à l’origine de la douleur post-lésionnelle : au niveau des cellules neuronales et des fibres nerveuses périphériques, en déclenchant une cascade de signalisations cellulaires qui réduit l’activité excessive des neurones sensoriels lésés, jamais décrite jusque-là, au niveau spinal, en rétablissant l’équilibre excitation/inhibition, 2 phénomènes qui modulent le niveau d’intensité du message douloureux vers le cerveau (effet antalgique). »
« TAFA4, précise le Dr Aziz Moqrich, vice-président et responsable scientifique de Tafalgie est impliqué dans le contrôle de la douleur chez tous les mammifères. Nous avons montré son effet antalgique, ainsi que celui de nos dérivés peptidiques de manière robuste dans toutes nos expérimentations. La même efficacité devrait être observée chez l’homme ».
Les travaux de recherche et développement, menés en partenariat avec l’IBDM (Institut de Biologie du Développement de Marseille) dans le cadre de contrats de collaboration, ont abouti à des publications dans des revues scientifiques, au dépôt de deux nouveaux brevets internationaux et à des premiers résultats précliniques . « Nous travaillons désormais souligne le professeur Olivier Blin, vice-président et responsable du développement de Tafalgie, à entrer au plus tôt en développement clinique. Chez l’homme, nous viserons tout d’abord à confirmer l’innocuité de notre candidat médicament. Puis nous évaluerons son efficacité antalgique chez les premiers patients traités. »
Tafalgie Therapeutics a été sélectionnée pour rejoindre le nouveau programme accélérateur du Conseil européen de l’innovation qui embarque 47 start-up dont 12 françaises. La biotech marseillaise qui a déjà levé 15 M€, obtient une subvention de 2,5 M€ et un apport en capital de 6 M€.
« Nous sommes extrêmement fiers de l’accompagnement de l’EIC, explique Éric Schettini, président de Tafalgie, qui intervient à un moment critique du développement de notre jeune société. Nous pourrons aborder dans les meilleures conditions nos prochaines étapes, dont celle décisive et attendue de la démonstration de la preuve d’efficacité de notre traitement chez l’homme. Nous tenons particulièrement à remercier Rising Sud, la Région Sud et L-Up pour leur accompagnement dans ce dossier » .
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