A la tête de thecamp depuis presque trois mois, Olivier Mathiot déroule sa feuille de route. Avec la venue de Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au numérique du 9 au 11 juillet (lire nos précédentes informations), le président du campus du futur voulait continuer « d’attirer les projecteurs sur ce lieu à la fois inspirant et vivant, avec la présence du ministre, de médias, d’entrepreneurs… ». Une manière également de démontrer que thecamp est soutenu sur le plan politique. « Les politiques sont les porte-paroles du monde économique ». Ainsi Olivier Mathiot attend de Mounir Mahjoubi qu’il signale « au monde entier qu’il se passe des choses en France, pas seulement à Paris ». Objectif : vendre thecamp comme un totem d’excellence du savoir-faire français dans la transformation du monde d’aujourd’hui. « Il y a ici, des techniques et des méthodologies et on avait envie de lui démontrer que thecamp est un projet très sérieux qui développe une expertise particulière pour accompagner la transformation et l’innovation avec une dimension d’impact positif très importante ».
L’impact écologique, l’impact social… en anglais, « innovation for good », rassemble toutes les formes d’innovation, et c’est dans cette voie que le campus s’ancre encore davantage. « Le good, c’est aussi le « common good », c’est-à-dire le bien commun, l’intérêt général et c’est vrai que les entreprises sont de plus en plus citoyennes, elles ont besoin de démontrer au marché, mais également à leurs candidats et leurs employés qu’elles ont une mission citoyenne, un sens qui n’est pas seulement celui de gagner de l’argent à très court terme, mais aussi de penser le long terme, la façon dont on travaille, dont on consomme et dont on produit, aujourd’hui, sur le marché ».
thecamp se rapproche de l’Onu
Certains projets s’inscrivent pleinement dans cette ligne, au premier rang desquels la création de la Fondation thecamp, dont l’équipe est en train de définir les contours. Motivé par une « dimension non-profit » et par une forte ambition internationale thecamp opère dans ce but un rapprochement avec l’Organisation des Nations unies (Onu), « notamment sur les projets à impacts définis en terme de priorité par l’Onu et communiqués à tous les pays. C’est un premier axe possible de la Fondation ».
Elle s’attachera également à développer des « contenus concrets », autour des questions d’écologie, de gouvernance et de mixité sociale dans les entreprises de demain. La jeunesse sera également une des priorités, « parce que la transformation numérique actuelle est en train de creuser un fossé entre les générations. On a de plus en plus de jeunes qui sont à l’aise avec les outils numériques et des personnes plus âgées, plus expérimentées, qui sont plutôt décrochées On voit aussi beaucoup de jeunes, malgré tout, au chômage. Il y a un fossé des jeunes entre eux. Ceux qui ont accès à la formation et l’éducation et ceux qui restent un peu à la marge. Tous ces fossés seraient un très bel objet pour les projets comme la mise en place de programmes de formation et d’éducation autour de la réconciliation des générations ».
Les deux premiers rendez-vous de la rentrée
Outre la Fondation, thecamp prépare également des événements pour la rentrée. Son premier anniversaire au mois de septembre. Emerging Valley du 19 au 21 novembre 2018 au Palais du Pharo à Marseille et à thecamp, le premier événement à être officiellement labellisé par l’initiative présidentielle « Digital Africa ». Le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, a déjà confirmé sa présence. Deux rendez-vous pour lesquels le président de la République a été convié. Plus confidentielle, sa présence est évoquée à l’occasion d’une session spéciale organisée à thecamp, en amont de la 24e conférence annuelle de l’ONU sur les changements climatiques (COP24) qui aura lieu à la fin de l’année 2018, dans le sud de la Pologne.
S’il y a « des bonnes raisons » à la venue d’Emmanuel Macron, le lancement de la Fondation thecamp reste pour Olivier Mathiot une « actualité particulière », pour inviter le chef de l’Etat.
Renouvellement du label French Tech :
« avoir des entreprises plus internationales »A la tête de thecamp, Olivier Mathiot fait également partie de l’équipe d’Aix-Marseille French Tech, menée par Pascal Lorne. « On a aucun doute sur le fait que le label sera renouvelé. En revanche, la gouvernance de la French Tech a aussi changé à Bercy, à Paris, donc une nouvelle organisation va se mettre en place, parce qu’on arrive d’une certaine manière dans la French Tech 2.0. La première était concentrée principalement sur la création de start-up, et l’émergence dans les territoires de plus d’entrepreneurs. On a plutôt réussi ce pari. En revanche, la phase 2, c’est de pouvoir des entreprises plus grandes, plus internationales. C’est ce qu’on veut aussi sur le territoire du Sud, des start-up qui grossissent et qui créent vraiment des emplois ».
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