Avec un peu plus de 46 000 habitants, Aubagne constitue numériquement la cinquième commune des Bouches-du-Rhône. Administrée de 1965 à 2014 par trois maires communistes successifs (Edmond Garcin, Jean Tardito puis Daniel Fontaine), la commune est tombée dans l’escarcelle de la droite en 2014, avec l’élection du maire LR Gérard Gazay. Alors que les élections municipales se profilent (15 et 22 mars prochains), ils sont six candidats à vouloir déloger l’édile aubagnais de son fauteuil.
Une majorité sortante divisée en vue du scrutin
Gérard Gazay est officiellement candidat à sa propre succession depuis le 28 janvier dernier. Malgré une dette par habitant qui classe Aubagne parmi 10 villes les plus endettées du pays, le maire actuel défendra un bilan qu’il estime positif. Celui qui se félicite dans le journal La Provence d’avoir mis fin à « un demi-siècle de gestion monolithique » dans la commune ne se représente toutefois pas sous les meilleures auspices. En effet, il trouvera sur sa route Sylvia Barthélémy, conseillère municipale UDI issue de la majorité sortante, qui bénéficie du soutien de LREM.
Celle qui est également présidente du Conseil de territoire du Pays d’Aubagne et de l’Etoile avait fait le choix de fusionner ses listes avec celles de Gérard Gazay entre les deux tours de l’élection de 2014. Néanmoins, ce compromis n’aura pas duré jusqu’au bout du mandat. Mme Barthélémy a décidé de reprendre sa liberté dans le courant du mois d’octobre, déclarant que « l’équipe sortante n’a pas tenu ses engagements. Que de promesses engagées, que de rendez-vous manqués » a-t-elle notamment commenté en forme de critique du bilan de son concurrent dans La Provence.
L’union de la gauche a explosé
Reprendre la ville à la droite : tel était l’objectif des forces d’opposition à la majorité sortante, bien décidées à se donner toutes les chances de battre Gérard Gazay en unissant leurs forces. Cette démarche de rassemblement n’aura toutefois pas survécu à l’été 2019. A l’origine, c’est la conseillère municipale PCF Magali Giovannangeli, co-présidente du groupe d’opposition avec Denis Grandjean, qui devait emmener cette liste. A un mois de l’élection, elle est à la tête d’une liste officiellement soutenue par LFI et le PCF.
Toutefois, les atermoiements de ce même PCF ont mis à mal son unité. En effet, la section locale du parti avait à l’origine accordé son soutien fin juin 2019 à la candidature de Raymond Lloret, un militant non-encarté qui dirige le mouvement citoyen « C’est à nous ». C’était avant qu’une AG du PCF ne vienne lui retirer ce soutien en novembre, pour l’accorder à Mme Giovannangeli. Confronté à ce retournement de situation, le candidat Lloret a décidé de maintenir sa candidature, sans étiquette.
Depuis le 30 novembre, un nouveau candidat s’est ajouté à la fracture de la gauche, en la personne de Denis Grandjean. Le conseiller municipal EELV, qui a fait cause commune dans l’opposition tout au long du mandat avec Mme Giovannangeli, entend désormais porter une « liste alternative citoyenne engagée », en incarnant la voix de l’écologie dans le débat municipal. Ainsi, la gauche se trouve désormais bien loin de ses ambitions d’unité du départ. A moins que des accords ne surviennent avant le premier tour, sa division pourrait lui être préjudiciable.
Noëlle Melin (RN) et Jean-Marie Orihuel (SE), les autres prétendants
Arrivé largement en tête des élections européennes de 2019 dans la commune avec 30,83 % des voix, le RN fera bien plus que de la figuration dans ces élections. D’autant que le profil présenté est expérimenté : il s’agit de Noëlle Mélin, députée européenne, conseillère régionale RN et membre du bureau politique du mouvement d’extrême-droite depuis 2001. Cette proche de la famille Le Pen n’en est d’ailleurs pas à son premier coup d’essai : elle a déjà brigué par deux fois le fauteuil de maire à Aubagne et une fois celui de La Ciotat.
Enfin, Jean-Marie Orihuel fera campagne « sans étiquette ni logo politique ». L’homme, ancien adjoint à l’éducation, est le responsable local du MoDem. A ce titre, il aurait aimé voir LREM lui confier son soutien. Cependant, le mouvement présidentiel lui a préféré Silvia Barthélémy, ce qui ne l’a pas empêché de maintenir son intention d’être candidat. Lui dit mener « une liste de premier tour », avec l’espoir d’y dépasser les 5%. Il devra attendre le 15 mars au soir pour savoir si cet objectif est atteint.
Document source : toues les candidats et leurs colistiers à Aubagne
Lien utile :
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