Après la société Transdev au mois de juin, la SNCF vient d’annoncer le lancement de son offre de transport par cars Ouibus, qui seront en circulation à partir du 16 novembre 2015. Sur la région Provence-Alpes Côte d’Azur, cela se traduit par des cars qui doubleront l’offre publique régionale et inter-régionale de trains et de cars entre Lyon, Montpellier, Toulouse, Bordeaux ou Nice et Marseille.
« Vu le prix très bas du billet annoncé par la SNCF (5€ contre un tarif normal à 35€ sur les TER entre Marseille et Nice), la SNCF semble disposer d’une capacité financière importante. Ou bien est-ce la contribution des Régions versée chaque année qui lui permet d’offrir des tarifs aussi bas, en dehors de toute réalité économique ? » s’interroge dans un communiqué l’élu régional Europe Ecologie Les Verts Jean-Yves Petit.
Il poursuit en ironisant :
« Ainsi, aux Régions le soin de continuer, malgré toutes les contraintes budgétaires, d’assurer une desserte équilibrée des territoires. Et à la SNCF celui de fragiliser le transport public, là où circulent déjà des cars et trains régionaux, des trains nationaux et des TGV. »
« Un très mauvais signal à l’heure de la mobilisation pour le climat »
Et d’accuser directement le gouvernement : « L’abandon annoncé par l’Etat, au travers du rapport Duron, de la circulation des trains Corail InterCités entre Marseille et Nice était donc là pour faire de la place à des cars SNCF qui mettront le même temps de trajet que le train ! »
« Alors que la France accueillera et présidera le sommet Paris Climat 2015 à la fin de l’année, c’est un très mauvais signal que le gouvernement envoie à l’heure de la mobilisation générale contre le changement climatique » souligne l’élu écolo qui connaît bien le dossier du transport régional puisqu’il n’est autre que le vice-président aux transports et à l’éco-mobilité de la Région Provence Alpes Côte d’Azur.
« Qui prendra en charge l’aménagement des gares routières. »
Jean-Yves Petit ne se prive pas de prendre ses distances avec la majorité socialiste : « Une autre question demeure : qui prendra en charge l’aménagement des nouvelles et actuelles gares routières ? Les Régions, encore une fois ? Elles qui viennent de signer un contrat de plan Etat/Région 2015/2020, elles qui rénovent les voies ferrées, qui transforment les gares ferroviaires en pôles d’échanges multimodaux, qui achètent de nouveaux trains régionaux ? » Et de conclure à l’adresse des « cars Macron » du nom du ministre de l’Economie et de sa fameuse loi qui libéralise plusieurs marchés dont celui des autocars : « Stoppons cette dérive libérale : jouons la carte de l’intermodalité et celle de l’égalité et de l’aménagement de nos territoires ! »
Des trajets à cinq euros mis en vente sur Internet :
> 2 allers-retours quotidiens entre Marseille, Montpellier, Toulouse et Bordeaux.
> 5 allers-retours quotidiens entre Marseille et Lyon
> 4 allers-retours quotidiens entre Marseille et Nice en 2h30. Le temps de parcours est le même qu’en train, c’est-à-dire que les cars empruntent l’autoroute de métropole à métropole précise Jean-Yves Petit.
(Illustration : Jean-Yves Petit (à droite) avec Philippe Bru, le directeur régional de la SNCF. Crédit archives Gomet’/JFE)