Le Congrès mondial de la nature qui s’est tenu du 3 au 11 septembre dernier a mis un coup de projecteur sur Marseille. 5700 personnes ont ainsi fait le déplacement dans la cité phocéenne pour assister à l’événement (sans compter les 25 000 visiteurs qui ont afflué sur les Espaces génération nature, ouverts au grand public), et 3300 l’ont suivi à distance. Pour une fois, la ville était envisagée sous le prisme d’une ville verte, dynamique, riche en initiatives pour préserver son patrimoine naturel. Il faut dire que Marseille est elle-même encerclée de nature, les falaises d’un côté, la mer de l’autre.
Le premier confinement a permis à la faune et à la flore qui habitent ces espaces de reprendre leurs droits. Les images diffusées d’espèces soudainement réapparues, à l’instar des rorquals au large de Marseille, ont conduit à une réelle prise de conscience sur la nécessité de protéger ce trésor à tout prix. Une exceptionnelle richesse naturelle propre à Marseille, qu’on ne retrouve pas, par exemple, à Paris ou à Lyon. Pas étonnant, donc, que la secrétaire d’Etat en charge de la biodiversité, Bérangère Abba, ambitionne de faire de la deuxième ville de France un « phare de la biodiversité. » Les conclusions ressorties à l’issue du Congrès ont constitué une étape majeure avant la Cop26 qui se déroule à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre. Comme le souligne le directeur général de l’IUCN Bruno Oberlé, interviewé par Gomet’, « le fait de se réunir au préalable à Marseille permet de cerner les enjeux, réfléchir aux solutions. » Car les enjeux, détaillés dans les pages ce supplément, sont multiples, alors que « l’humanité a atteint son point de bascule », préviennent les membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature dans le Manifeste de Marseille, texte issu des travaux menés pendant le Congrès.
À Marseille, les membres de l’UICN ont notamment tiré la sonnette d’alarme sur la disparition de plus de 20% des espèces ces vingt dernières années, ou encore le manque de moyens financiers pour la gestion des aires marines protégées. Présent à Marseille pour l’inauguration du Congrès, entre autres, le Président de la République Emmanuel Macron a réaffirmé la volonté de la France d’embrasser la cause environnementale, en annonçant plusieurs objectifs comme la sortie du plastique à usage unique d’ici 2030 ou encore l’augmentation des surfaces des aires protégées. Les acteurs locaux eux aussi planchent sur des solutions : le maire de Marseille Benoît Payan ambitionne ainsi de classer la rade de Marseille au patrimoine mondial de l’Unesco.
De son côté, la Métropole réfléchit à une meilleure gestion des eaux de pluie, à la suite des récentes intempéries qui ont frappé Marseille, début octobre, et qui ont contribué à la dégradation de l’état du littoral. Zone ECA (contrôle des émission atmosphériques), désimperméabilisation des sols, trames verte et bleue , agriculture urbaine… Les projets ne manquent pas mais prennent parfois du temps à aboutir, malgré l’urgence.
Dans la salle plénière du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Crédit : JYD / Gomet’.
Pendant deux semaines, le monde a donc eu les yeux rivés sur Marseille, eu égard aux enjeux liés à l’événement. Dans la salle de presse du Parc Chanot, où la rédaction de Gomet’ s’est délocalisée pendant toute la durée du Congrès, nous avons rencontré des confrères et consoeurs venus des quatre coins du monde : Afrique, Royaume-Uni, Allemagne, Amérique du Sud ou encore Népal, preuve de l’importance médiatique accordée à cet événement. Les soirées d’ouverture et de clôture ont réuni des personnalités prestigieuses internationales, à l’instar de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne ou Harrison Ford, l’acteur de cinéma américain. La rédaction de Gomet’ s’est entièrement mobilisée pour vous offrir les contenus de ce supplément : décryptage des enjeux, visite des différents stands du Congrès, interview, images, vidéos… afin de vous replonger dans l’ambiance de cet événement exceptionnel.
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