Nous devons, très rapidement, comme le fait opportunément la Chine, mettre à la disposition des populations d’Afrique les plus touchées une partie de nos ressources alimentaires, de nos équipements de protection, de soin, puis, le moment venu, des traitements.
Nous ne pourrons, au Nord comme au Sud, construire demain avec les règles d’hier.
Yves Delafon
Il faudra ensuite, avec les gouvernements les plus engagés et crédibles, soutenir les programmes de financements et de garanties que ces derniers mettront en place pour soutenir leurs économies, accompagner leurs entrepreneurs, développer leurs chaînes de valeurs. Cela nécessitera de la confiance et de l’imagination dans la mise à disposition de ressources financières, et probablement une réécriture des règles et des équilibres comptables et financiers traditionnels. Nous ne pourrons, au Nord comme au Sud, construire demain avec les règles d’hier. Rien ne sera toutefois efficace sans le secteur privé, sans les entrepreneurs, sans les intellectuels du continent, sans ses artistes et ses philosophes, sans ses diasporas. Les entreprises françaises, en Europe, ont toute leur place dans ce projet. C’est à la fois leur devoir et leur intérêt.
C’est d’ailleurs dans l’ADN de la communauté Africalink, exprimé dans sa charte, que d’envisager notre relation eurafricaine dans un esprit d’association complémentaire et de réussite partagée. Bien sûr, les difficultés immédiates vont absorber l’essentiel de nos énergies et de nos capacités humaines et financières, mais c’est le propre de l’Entrepreneur que de voir le coup d’après. Cette crise se terminera et le continent sera toujours là. Avec 1,2 milliard d’habitants solidaires et résilients, des élites remarquables et des ressources naturelles gigantesques dont le monde aura un besoin pressant, nos frères africains sauront se souvenir de ceux qui auront été à leurs côtés dans les moments difficiles !
Yves Delafon
Aix en Provence le 3 avril 2020
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