L’adjointe au maire de Marseille en charge des mobilités, Audrey Gatian, s’est entretenue mercredi 20 octobre avec la rédaction. Dans cette deuxième partie d’interview (lire le premier volet), l’élue évoque l’absence de lignes secondaires dans le grand plan vélo engagé en 2019 par la Métropole Aix-Marseille Provence. Audrey Gatian donne par ailleurs quelques détails sur les prochaines éditions de “La voie est libre”.
La Fub (fédération française des usagers de la bicyclette) va bientôt publier son baromètre 2021 des villes cyclables. L’année dernière, Marseille était arrivé en dernière position. Comment rattraper ce retard ?
Audrey Gatian : Il ne faut pas que cette dernière place devienne une habitude. On souhaite évidemment remonter dans ce classement. La Fub a beaucoup de solutions intéressantes à proposer. On réfléchit aux appels à projets qu’ils peuvent avoir dans leur tiroirs, et à comment on peut se positionner en tant que ville sur ces leviers. On travaille avec eux pour essayer d’améliorer la pratique du vélo à Marseille.
La Métropole a lancé en 2019 son plan « Place aux vélos », avec des objectifs d’aménagement fixés pour 2024 et 2030. Quel regard portez-vous sur l’évolution de ce vaste programme ?
AG : Ce plan propose surtout l’aménagement de grands axes structurants. Pour l’instant, ce que je vois, c’est qu’il n’avance pas très vite. En réalisation empirique, on a bien la piste de la Corniche. Mais au delà de cette portion de la ligne 1, on ne voit pas trop les choses évoluer. C’est dommage parce que les dates se rapprochent, et qu’on ne reste que sur des axes structurants. Ils doivent être complétés par des lignes secondaires. Quand vous regardez bien ce plan vélo, les axes annoncés quadrillent la ville, mais en maille très large. C’est une base nécessaire, mais on a aussi ce besoin de lignes secondaires. Elles permettraient un maillage plus fin du territoire, notamment dans le centre-ville, où l’attente de pistes cyclables est très forte.
La Corniche Kennedy, justement, est le lieu privilégié pour les opérations « La voie est libre » organisée par la mairie. Peut-on imaginer une journée sans voiture à d’autres endroits de la ville pour les prochaines éditions ?
AG : C’est un objectif que nous souhaitons développer pour 2022. D’autres zones, dans d’autres quartiers pour cette opération. On envisage plutôt des noyaux villageois où on nous demande d’apaiser la circulation, mais c’est encore à l’étude. Nous souhaitons que ces nouvelles zones s’additionnent à la Corniche pendant les opérations La Voie est libre. On a constaté une augmentation du nombre de participants entre l’édition de septembre et celle d’octobre. On est passé de 18 000 à 22 000. La prochaine édition a lieu le 14 novembre. On n’en fera pas en décembre, parce qu’on a beaucoup d’autres animations en ville à l’occasion des fêtes de Noël.
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