Dès samedi, les opérateurs de trottinettes électriques Bird, Voi et Lime, lauréats de l’appel d’offres lancé en juillet par la mairie, vont mettre en circulation 1500 véhicules chacun dans les rues de Marseille. À cette occasion, l’adjointe au maire de Marseille en charge des mobilités, Audrey Gatian, s’est entretenue mercredi 20 octobre avec la rédaction. Dans cette première partie d’interview, l’élue nous explique les raisons pour lesquelles ces trois sociétés ont été retenues par la Ville.
Quels critères décisifs vous ont poussée à retenir les candidatures de Bird, Voi et Lime dans l’appel d’offres sur les trottinettes électriques lancé en juillet dernier ?
Audrey Gatian : Il existe un système de note sur tous les appels à manifestation d’intérêt (AMI). Les neufs candidatures que nous avons reçues étaient vraiment d’excellente qualité, avec beaucoup de notes comprises entre 9/10 et 10/10. Ce qui a fait la différence, c’est notamment la capacité à être réactif lorsqu’une trottinette est jetée à la mer. Cela arrive encore trop souvent malheureusement. C’est une question de protection de l’environnement, mais pas seulement. On évite au maximum l’encombrement de l’espace public. Si une trottinette est dégradée ou inutilisable, il faut qu’elle puisse être rapidement enlevée.
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Et la concession versée à la mairie, n’a-t-elle pas joué un rôle majeur dans la sélection des lauréats ? Quelle était la fourchette ?
AG : La concession varie énormément d’un dossier à l’autre, avec une commission sur le chiffre d’affaires située entre 5 et 20% (*). Mais, le critère financier était faible, c’était 20% de la note dans l’analyse des offres. Je ne voulais pas que le critère financier soit la variable déterminante. Nous voulions avant tout des offres qualitatives au niveau des services et de la réactivité.
L’opérateur français Pony, qui n’a pas été retenu, proposait un système de circuits complémentaires au réseau de transports en commun marseillais. Est-ce une idée à creuser malgré tout ?
AG : Nous avons un regard particulier sur l’intermodalité, notamment à travers cet appel. On a une répartition géographique un peu inédite. Chaque opérateur retenu va mettre en circulation 1500 véhicules à Marseille. On leur a demandé d’avoir 1000 trottinettes dans les arrondissements de 1 à 8, et 500 trottinettes dans les arrondissements de 9 à 16. On veut voir comment les trottinettes peuvent compléter l’offre existante de transports en commun, c’est vraiment notre logique. On met un peu de côté l’aspect ludique de la trottinette, pour aller vers un engin de micromobilité. Ce n’est pas fait pour traverser la ville de long en large, mais plutôt pour effectuer les dernières minutes de trajet.
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Il y avait peut-être trop de trottinettes.
Audrey Gatian
Pourquoi passer de 6000 à 4500 trottinettes dans les rues de Marseille ?
AG : On s’est rendu compte au final que les opérateurs ne développaient pas leur flotte de 2000 trottinettes au maximum. Ils étaient plutôt en-dessous, aux alentours de 1600. On a préféré un chiffre plus juste, quitte à ce qu’il évolue à la marge. Il ne faut pas se perdre avec une offre trop haute par rapport à la réalité des besoins et du territoire. Il y avait peut-être trop de trottinettes. Le chiffre de 1500 véhicules correspond plus à ce qu’on attend des opérateurs en terme de réactivité. On veut qu’ils maîtrisent la flotte déployée dans une ville qui est quand même très grande. Si les besoins évoluent, rien ne nous interdit d’augmenter [le nombre d’engins par opérateur], la flotte est dynamique.
(*) Selon nos sources le chiffre d’affaires estimé global pour la durée du contrat avec les trois opérateurs avoisinerait les 15 millions d’euros.
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