Une coupe du monde peut en cacher une autre. Après avoir sorti et écoulé, depuis mars dernier, près de 1000 ballons de football “écoresponsables”, conçus en partie à Marseille, Vista (ex Ballon & co) revient en 2023 avec un tout nouveau produit : le ballon de rugby. Un modèle unique, constitué à 50% de matériaux recyclés, à la fois réparable et personnalisable. Et une alternative “responsable” aux ballons composés uniquement de matière synthétique (caoutchouc, latex, polyester…), encore majoritaires dans la grande distribution. Vista est aujourd’hui le seul atelier d’insertion français à réparer tous les ballons endommagés, peu importe le format ou la marque.
Une fois n’est pas coutume, l’atelier Vista, hébergé par le chantier d’insertion du Vieux-Port (1er), La Ficelle, bénéficie d’un contexte sportif international favorable, et d’une belle opportunité de marché. La jeune marque marseillaise fondée par l’actuel directeur général, Jean-Baptiste de Tourris, vient de lancer la commercialisation de ce nouveau ballon ovale, à quelques mois seulement du mondial de rugby. Le rendez-vous planétaire se déroulera cette année en France, du 8 septembre au 28 octobre. Plusieurs rencontres sont prévues à Marseille qui fait partie des dix villes hôtes.
Vista veut d’abord faire la passe aux entreprises
À l’approche de ce grand évènement sportif et populaire, Vista va d’abord fonctionner en B to B, jusqu’au mois d’avril, en proposant aux entreprises son produit au format “goodies“. Des ballons de rugby personnalisables, « made in France selon votre budget », à offrir aux clients ou aux salariés. L’occasion de mettre sur le banc de touche, en cette année de coupe du monde, les traditionnelles gourdes et autres clés USB.
Contacté par Gomet’, le fondateur de la marque nous indique que, pour un panier de 500 ballons, le prix avoisine les 13 euros pièce (hors taxe) – soit environ 6 500 euros au total. Un chiffre qui peut varier en fonction des options de personnalisation cochées par la structure cliente.
Le bénéfice pour l’entreprise, selon Vista, est surtout de transmettre les valeurs du sport, et celles d’un mode de consommation plus responsable, tout en renforçant son image de marque. Les commandes commencent à 50 pour les modèles « taille match », et à 200 pour les « mini-ballons ». L’atelier marseillais pense pouvoir assumer une commande unique de 20 000 unités… à fond les ballons.
Vista ne s’interdit pas, dans un second temps, d’ouvrir son produit au grand public en lançant une campagne de précommandes sur Ulule. « Nous étudions actuellement la possibilité de vendre ces ballons à l’unité, au moment de la coupe du monde », précisait début février Jean-Baptiste de Tourris.
Le made in France en option
Côté fabrication, Vista n’est pas encore autonome. Comme pour son ballon de football, l’atelier marseillais s’appuie sur des fournisseurs étrangers “responsables” (labels WCA, BSCI et QMS), cette fois implantés en Inde, et pas en Afrique. « C’est une usine certifiée par World Rugby, l’équivalent de la Fifa, donc les ballons sont qualité match », indique Tom, le rédacteur web joint par la rédaction. Vista justifie cette stratégie d’import forcé par l’absence, qu’elle déplore, d’une réelle filière matériaux tricolore. « Il faudrait dix ans et des millions d’euros pour en lancer une », affirmait Jean-Baptiste de Tourris, dans un post LinkedIn.
La marque locale propose tout de même à ses clients, pour chaque commande, de « finir la couture du ballon à Marseille ». Dans ce cas là, Vista n’importe pas un ballon prêt à l’emploi, mais une enveloppe de ballon qu’il faut encore assembler et gonfler. C’est ce que la marque appelle « l’option France ». Une alternative plus responsable qui permet de créer localement de l’emploi. « Dans le cas où on a une très grosse commande en option France, on recruterait plus de couturiers », confirme Tom. Pour l’heure, trois ouvriers en insertion travaillent dans l’atelier Vista.
Liens utiles :
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