La mesure la plus massive construite par le gouvernement avec les banques françaises, le Prêt garanti par l’État fait un démarrage puissant dans notre région. Selon des chiffres partagés en préfecture lors d’une vidéo-réunion cette semaine avec les décideurs économiques, la plateforme gérée par BPIFrance, au 9 avril, avait accordé 4 770 crédits pour une somme globale de 548 millions d’euros. Rappelons que pour relever l’économie française, BPIFrance a mis en place, avec ses partenaires, un « un pont aérien de cash » à destination des entreprises, comme l’affirme Nicolas Dufourcq, son directeur général.
Les entreprises peuvent bénéficier d’un crédit égal au quart de leur chiffre d’affaires 2019 avec un différé de remboursement d’une année et un taux avantageux inférieur selon les durées à 1%. L’État a prévu d’accorder sa garantie à 90 % pour 300 milliards de crédit aux entreprises. Les banques assument donc 10 % de risque ce qui représente tout de même 30 milliards.
150 000 entreprises pour 22 milliards
Sur le plan national, 150 000 entreprises auraient souscrit pour 22 milliards d’euros de crédit. La région Provence Alpes Côte d’Azur représente 6,7 % des crédits PGE alloués ce qui la met dans la moyenne nationale avec un crédit moyen de 120 000 €.
Sur ses dispositifs propres, en particulier le prêt Atout, BPIFrance aurait débloqué au 10 avril, 189 millions d’euros. Et la banque publique attend une nouvelle enveloppe pour ce prêt sans garantie, d’un montant de 50 000 à 5 millions d’euros pour les PME, et jusqu’à 30 millions d’euros pour les ETI. Il est octroyé sur une durée de 3 à 5 ans, avec un différé d’amortissement en capital jusqu’à 12 mois.
Les banques ont dû adapter leur process à ce dispositif inédit, mais elles jouent finalement le jeu après des départs poussifs pour certains. Le groupe Société générale et sa filiale la SMC ont en effet eu du mal à sortir du cadre traditionnel des exigences bancaires pour un crédit de trésorerie.
Les banquiers ont eu aussi à faire face dès les premiers jours à des demandes opportunistes : soit, quelques sociétés en grandes difficultés qui pensaient trouver là l’oxygène inespéré pour durer, ce qui n’est pas l’objectif du PGE., soit des entreprises en très bonne santé dont les directeurs financiers ont très tôt détecté l’intérêt de ce crédit pas cher, abondant et facile.
Le palier du milliard de crédit sera vite atteint dans la région
Ces dossiers ont été mis en liste d’attente, mais la grande majorité est issue de PME structurées. BPIFrance comme les banques s’attendent à une montée en puissance plus forte puisque des grandes entreprises sont en train d’évaluer leurs besoins et de monter leur dossier. Le palier du milliard de crédit sera vite atteint dans la région.
Il reste une difficulté d’administration non résolue, les dossiers de crédit doivent être physiquement parafés, difficile en période de confinement ! Frédéric Ronal, président du comité régional des banques attend avec impatience un feu vert officiel de Bercy pour passer en mode électronique.
Lien utile :
[Gomet’ Live] Covid-19 : quels sont les (vrais) soutiens pour les entreprises ?