La start-up Bellatrix, qui développe un vélo électrique connecté et intelligent sous le nom d’iWeech, vient de clôturer avec succès sa campagne de financement participatif. 74 000€ ont été récoltés sur les 15 000€ visés, soit 36 vélos précommandés. « On a aussi eu des commandes groupées en dehors de la plateforme. Cela représente une cinquantaine de vélos achetés en tout. On imaginait en vendre une trentaine dans le meilleur des cas », confie non sans fierté Christophe Sauvan, l’un des cofondateurs.
Tout a commencé début 2017 pour cette jeune pousse marseillaise. Lassés de perdre leur temps en voiture dans les embouteillages, du stress qui en découle et du prix exorbitant des parkings des centres villes, Christophe Sauvan et Pascal Lafourcade se lancent dans la conception d’un vélo électrique urbain. Ils le pensent de sorte à ce qu’il soit simple d’utilisation et réponde aux problématiques de la ville : pas trop lourd – 18 kg contre 25 kg à 30 kg pour la concurrence – facilement rangeable et équipé d’un système antivol. Avec une dose d’intelligence artificielle (IA) en prime.
Jamais à court de batterie
Que peut bien apporter l’intelligence artificielle dans un vélo électrique ? La réponse est simple : l’assurance pour son utilisateur de ne jamais tomber en rade de batterie. « Le vélo va automatiquement gérer le niveau d’assistance pour garantir le meilleur confort au cycliste en fonction du niveau de la batterie et du lieu d’arrivée », explique Christophe Sauvan. Pour cela, il est évidemment préférable que l’appareil connaisse la destination. L’utilisateur peut la rentrer sur l’application mobile d’iWeech, en connectant le vélo à son smartphone par Bluetooth.
C’est toutefois facultatif : un premier trajet, entre son domicile et son lieu de travail par exemple, suffit à la machine pour que l’assistance se calibre automatiquement dès le prochain. Idem lorsqu’un nouvel itinéraire est pris. « Le vélo fonctionne en mode manuel quand il ne reconnaît pas un parcours. Si le niveau de batterie est supérieur à 30%, il se met en mode optimisé et ajuste le niveau d’assistance aux conditions de la route. S’il y a moins de 30%, il passe en mode économie d’énergie pour durer plus longtemps, et décroît petit à petit l’assistance ». Grâce à l’intelligence artificielle qui lui permet d’adapter le niveau d’assistance en fonction de la typologie du trajet et du lieu d’arrivée, le vélo iWeech peut dépasser les 220 km en autonomie maximum.
Plusieurs levées de fonds en vue
Avec cette campagne de financement participatif réussie, la start-up va pouvoir lancer la production en série de ses vélos à partir du mois de juin prochain. D’ici là, elle va s’atteler à celle des machines précommandées, dans ses ateliers situés à Marseille. À terme, l’équipe d’une douzaine de personnes entend développer son savoir-faire pour la conception de vélos qui n’ont pas vocation à seulement rouler en ville. « On réfléchira peut-être à une adaptation VTT d’iWeech, avec toujours l’idée de simplicité d’utilisation. On est aussi intéressés pour tout ce qui est vélo-cargo ».
Pour mener à bien ses projets, Bellatrix devrait réaliser une nouvelle levée de fonds de type amorçage dans les semaines qui arrivent – elle en a déjà fait deux depuis sa création, à hauteur de 400 000€. Une première levée de fonds de série A est également prévue pour la fin 2019, pour un montant pour le moment tenu secret.
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