La rentrée n’a pas été épargnée par la polémique. Les annonces du nouveau ministre de l’Education nationale et de la jeunesse, Gabriel Attal, sur l’interdiction du port de l’abaya dans les établissements d’enseignement divise la classe politique française.
Aux premières loges, le recteur de l’académie d’Aix-Marseille, Bernard Beignier, a livré son sentiment jeudi 31 août lors de la conférence de presse de rentrée tenue à Aix-en-Provence, en présence de l’ensemble des Inspecteurs d’académie et directeur académique des services de l’Education nationale des départements de l’académie (Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Alpes de Haute-Provence et Hautes-Alpes) .
« La loi de 2004 protège la laïcité et par la même occasion la liberté de conscience de chacun. […] Interdire le port de l’abaya ou du qamis, qui peuvent exercer une pression sur les élèves qui ne le portent pas, peut constituer une entrave à la liberté de conscience de chacun » analyse-t-il. Le recteur a d’ailleurs fait distribuer aux directeurs d’établissement les textes de loi à appliquer dans ce cas de figure, à savoir l’article 1 de la Constitution, la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, et enfin la loi de 2004 interdisant le port de signe manifestant une appartenance religieuse.
« Jamais un élève ne sera mis à la rue »
Bernard Beignier
Il appelle à la fois « à la fermeté et la bienveillance » face aux élèves concernés et préconise le dialogue. « Jamais un élève ne sera mis à la rue, mais il sera isolé dans une salle le temps d’avoir une discussion démocratique avec les équipes enseignantes », précise-t-il. Au total, dans l’académie d’Aix-Marseille, 99 cas d’atteinte à la laïcité sont remontés la dernière année scolaire, dont 34 sur le port de l’abaya, dans cinq établissements ciblés de Marseille. Tous se sont résolus par le dialogue, affirme le recteur.
Mohamed Laqhila (député Modem) : « Sacralisons les “savoirs”; pas les vêtements »
Dans un communiqué diffusé sous forme de tribune mercredi 30 août intitulée « Sacralisons les “savoirs”; pas les vêtements » (lire l’intégralité ci-dessous), le député des Bouches-du-Rhône (11e circonscription), Mohamed Laqhila (Modem) critique les déclarations du ministre Attal. « Laissons les gens s’habiller comme ils le veulent et concentrons-nous sur l’apprentissage de nos futurs citoyens au lieu de faire de l’apparence un passeport pour la connaissance. Et de proposer : « Si l’on veut un marqueur vestimentaire pour l’école, revenons à l’uniforme qui donnera un débouché à l’esprit de la loi et atténuera les fractures sociétales et communautaires. »
Débat sur le port de l’abaya : la contribution au débat de Mohamed Laqhila
Lien utile :
[Education] Rentrée 2023 : ce qui change dans l’académie d’Aix-Marseille