L’usine Alteo de Gardanne, placée en redressement judiciaire en décembre dernier, s’est vu accorder un délai supplémentaire de cinq mois pour mettre en conformité avec deux normes environnementales de rejets liquides. « Il y a lieu d’accorder d’urgence » ce délai sollicité par Alteo « afin de lui permettre de continuer de fonctionner au-delà du 31 décembre 2019 », explique l’arrêté pris lundi par le Préfet des Bouches-du-Rhône (voir l’intégralité de l’arrêté ci-dessous).
Pierre Dartout souligne en outre qu’Alteo, leader mondial des alumines de spécialité, emploie « plus de 500 salariés » à Gardanne. Et il met en avant « les risques de déstabilisation qu’une cessation brutale d’activité ferait peser sur le territoire ».
Cet arrêté donne jusqu’au 8 juin à Alteo pour que la société mette en conformité ses rejets liquides pour les deux derniers paramètres qu’elle ne respecte pas encore: la demande biologique en oxygène (DBO5) et la demande chimique en oxygène (DCO).
Les vives critiques de François-Michel Lambert
Mais ces normes sont critiquées, notamment par le député de la circonscription François-Michel Lambert. « Ces deux paramètres sont la DBO5 et la DCO caractérisant les propriétés d’une matière à capter l’oxygène de l’eau. Les normes appliquées à Alteo sur la DBO5 et la DCO sont celles de rejets en rivière ou étendue d’eau douce » observe-t-il. « Il est avéré que ces deux normes, DBO5 et DCO, appliquées sur des rejets en mer Méditerranée n’ont aucun sens car il n’y a pas de risque. Elles seraient même contre-productive par rapport à une Méditerranée qui est sur-oxygénée » déclare le député UDE).
« J’offre un bon repas au restaurant à celle où celui qui me prouvera scientifiquement le contraire ! »
François-Michel Lambert
« J’offre un bon repas au restaurant à celle où celui qui me prouvera scientifiquement le contraire ! » ironise le parlementaire. François-Michel Lambert considère au passage qu’Alteo est « le bouc émissaire facile des renoncements écologiques de notre société. Ainsi McDo et autres chaînes de fast-food devaient respecter au 1er juillet 2016 la loi sur le tri des déchets. Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique, NDLR) a accepté un report à fin 2021, soit plus de cinq ans de délai pour appliquer la loi ! »
Document source : l’arrêté du préfet du 30/12/2019
Lien utile :
L’actualité d’Alteo dans les archives de Gomet’.