En 2020, la tempête Alex avait ravagé les vallées de la Roya et de la Vésubie, détruisant au passage des milliers d’habitations. Un groupe de 71 architectes s’était alors mobilisé pour répondre dans l’urgence face à cette catastrophe naturelle. Dans la continuité de cette mobilisation, l’Ordre régional des architectes Provence Alpes Côte d’Azur et la Fondation des architectes d’urgence viennent de lancer le tout premier groupe d’architectes d’urgence, à l’issue d’une formation de trois jours dispensée à Marseille et à Nice. Au nombre de 60, ils auront vocation à intervenir selon les besoins sur les zones ayant subi des catastrophes naturelles et où un risque d’effondrement est redouté, avec un champ d’action sur tout le périmètre de la région Provence-Alpes-Côte d’azur.
Agir sur le terrain en cas de catastrophe naturelle et de mal-logement
Concrètement, les architectes membres du groupe pourront être amenés à aller sur le terrain en cas de situation d’urgence, moyennant tout de même une rémunération qui pourra varier en fonction des situations. Sur les variations climatiques, les récents rapports du Giec inquiètent particulièrement les architectes : « Au fil des années à venir, nous allons connaître de plus en plus d’événements climatiques de ce type : inondations, phénomènes sismiques, … Il nous faut nous y préparer », constate Arnaud Réaux, vice-président de l’Ordre régional des architectes. « Surtout que Marseille est parcourue de multiples rivières comme l’Huveaune qui, lorsqu’elles débordent, peuvent causer des débats sur les habitations », ajoute Patrick Coulombel, président de la fondation des architectes d’urgence. Tout au long de cette préparation, le groupe a ainsi suivi des formations portant sur les phénomènes sismiques, l’évaluation des pathologies des bâtiments et les changements climatiques. A présent, le groupe a vocation à se réunir périodiquement pour mener la réflexion sur la protection des bâtiments dans ce cas de figure.
Intervenir sur les immeubles en péril à Marseille
Hormis les catastrophes naturelles, le groupe d’architectes pourra être amené à soutenir l’action municipal en cas d’immeubles en péril, pour sécuriser et apporter une expertise et ainsi éviter un scénario similaire à celui du drame du 5 novembre 2018. Invité lors du lancement du groupe, l’adjoint au logement Patrick Amico se félicite du lancement de ce groupe qui aura la possibilité d’intervenir dans un premier temps en cas d’arrêté de péril, afin d’effectuer une première sécurisation des lieux, mais pourra également jouer un rôle de conseil auprès des propriétaires privés, en charge des travaux. Enfin, comme le souligne Arnaud Réaux, le rôle de l’architecte va au-delà de l’expertise sur le bâti : « Il comprend aussi un volet psychologique, avec la gestion des réactions post-traumatiques des habitants ».
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