Tous les Marseillais et au-delà connaissent la Tour CMA CGM conçue par l’architecte anglo-irakienne Zaha Hadid (1950-2016). En 2011, Marseille se hérissait de cette tour, siège du groupe CMA CGM, dont la construction s’est étalée de 2006 à 2010, pour ouvrir en septembre 2011 ses 94 000 m2 de bureaux. Architecture contemporaine signée d’une adepte du déconstructivisme, elle culmine à 147m, avec ses 33 étages desservis par 15 ascenseurs.
Mais saviez vous que plusieurs années auparavant, Zaha Hadid avait déjà réalisé de hauts projets dans la ville olympique autrichienne d’Innsbruck, la ville qui a reçu deux fois les Jeux Olympiques d’hiver (1964 et 1976), bien avant que notre région Provence Alpes Côte d’Azur ne se prépare à les accueillir en 2030 avec sa voisine la région Auvergne Rhône Alpes ?
En 2002, Zaha Hadid a réalisé le tremplin de saut à ski Bergisel d’Innsbruck, l’un des tremplins les plus importants de la Coupe du monde de saut à ski, qui accueille chaque année la troisième étape de la Tournée des quatre tremplins, avec sa taille de 130 mètres. Zaha Hadid a décrit cette structure comme un « hybride organique, sorte de croisement de tour et de pont réussissant à donner une image abstraite de la vitesse, du mouvement et de l’envol. »
Puis, en 2007 l’architecte a réalisé les gares du nouveau funiculaire qui emmène en quelques minutes citadins, skieurs ou touristes du centre-ville d’Innsbruck, sur les rives de l’Inn, vers la ville haute qui les rapproche des sommets alpins non loin. Ainsi, les gares du “Hungerburgbahn” sont d’inspiration très contemporaine. Un jour verrons-nous un nouveau funiculaire dans notre métropole (pour mémoire celui de Notre-Dame de la Garde mis en service fin XIXe a été fermé en 1967 et détruit en 1974) ?
Rare point commun entre la capitale provençale et la capitale tyrolienne, Zaha Hadid a été l’une des femmes architectes les plus récompensées par la profession. Figure du courant déconstructiviste, elle a notamment reçu le Prix de l’Union européenne pour l’architecture contemporaine (fondation Mies van der Rohe à Barcelone) et le prix Pritzker en 2004.