Gomet s’est rendu à l’Hôtel de ville pour rencontrer Christophe Hugon, élu dans le 6/8 et nouveau délégué à la transparence et à l’open data municipal auprès de la majorité. Ce chercheur marseillais en physique théorique et néophyte en politique a présenté les missions de sa nouvelle délégation en insistant sur l’accessibilité de la donnée grâce à la création d’une nouvelle plateforme. A Marseille, où « tout est à construire », il a défini quatre cas d’école pour poser les premières pierres de cette politique. Dans cette seconde partie, il nous explique comment veut rendre accessible la donnée à tous.
Comment faire pour généraliser l’ouverture des données comme vous l’entendez ?
Christophe Hugon : Cela nécessite un travail d’ergonomie, un travail d’accès mais surtout de médiation et d’acculturation auprès des associations, des entreprises et des citoyens n’ayant pas de connaissances très avancées en la matière. Pour réduire cette fracture numérique, nous souhaitons organiser des ateliers de formation. C’est à dire de travailler avec des associations qui existent déjà à Marseille. Dans le monde associatif notre ville est très active dans le domaine de l’open data et du logiciel libre. Il y a des membres d’OpenStreetMap, de Wikipedia, l’association April et l’espace collaboratif citoyen Donut Infolab. A Marseille, nous avons un gros potentiel et nous voulons l’augmenter.
Vous parlez de la création d’une interface, quel outil allez-vous mettre en place ?
Christophe Hugon: Ce que je commence à proposer aujourd’hui, ce n’est pas seulement d’avoir accès à une cartographie qui affiche des données ou à une cartographie simpliste, mais à une plateforme qui permette aussi d’avoir des outils intuitifs et simples que l’on pourrait utiliser pour croiser des données.
“Ce n’est pas le rôle de l’entreprise de construire un tel projet de mise en commun de données, si l’on veut qu’elles soient gérées dans l’intérêt général. La ville numérique a besoin d’une gouvernance publique des données, qui implique la population.”https://t.co/wBo0HYUIoH
— Donut Marseille (@DonutMarseille) October 13, 2020
A quoi pensez-vous quand vous parlez d’“outils intuitifs et simples“ ? Pouvez-vous donner un exemple ?
Christophe Hugon: Imaginons qu’il y ait une volonté de construire une crèche que ce soit de la part de la mairie, d’une association ou d’un groupe de parents vivant dans un quartier où il y a un manque. Les données disponibles seraient celles de la pollution (comme le propose déjà Greenpeace), des crèches actuellement disponibles de la densité de population, des transports et des lieux de travail par exemple.
En rendant directement accessible ces données avec une plateforme, on gagne du temps.
Christophe Hugon
Si l’on avait un outil qui permettrait de croiser toutes ces données on pourrait construire un dossier très complet rapidement. Cela éviterait aux parties de demander à chaque service de la ville les questions suivantes: où sont les locaux disponible ? Où est-ce que je peux avoir accès à telle carte, à telle donnée ? Ce sont des démarches qui prennent généralement des semaines en terme de cumul et de traitement des données (lire un tableur avec des données géographiques, trouver un logiciel pour créer une cartographie etc.). En rendant directement accessible ces données avec une plateforme, on gagne du temps.
