La préfecture de région Provence-Alpes-Côte d’azur déclenche la procédure d’information recommandation en raison d’un épisode de pollution aux particules fines dans les Bouches-du-Rhône. Ces épisodes, récurrents, rappellent l’importance de mesure notre qualité de l’air. Lundi 22 janvier, l’observatoire de la qualité de l’air Atmosud a présenté son outil Icair – pour indice cumulé de la qualité de l’air.
Expérimenté depuis un an en Provence-Alpes-Côte d’azur, Atmosud souhaite désormais que cet outil soit considéré au niveau national, voire au niveau européen. En effet, Atmosud juge que l’outil actuellement utilisé à l’échelle nationale Atmo, calqué sur celui de l’Union européenne, Citeair est dépassé. De fait, Atmo ne prend en compte qu’une seule particule polluante, l’ozone, occultant totalement d’autres molécules néfastes telles que les particules ultrafines et l’oxyde d’azote. Avec Icair, Atmosud propose « un indice simple, lisible, qui permet de passer du constat à l’action », plaide Dominique Robin, président d’Atmosud, à l’occasion de la conférence de presse organisé lundi 22 février.
L’évaluation de la qualité de l’air, un enjeu de santé publique
Cet outil prend en compte d’avantage de polluants, certes, mais il a un autre atout. Il permet aussi de mesurer la qualité de l’air à divers moments : annuel, journalier et horaire. Une technologie qui représente un intérêt notamment du point de vue sanitaire, pour adapter les traitements des personnes souffrant de maladies respiratoires, afin d’orienter le quotidien du patient. « Cela permet de mieux comprendre la diffusion de la pollution. On constate ainsi avec Icair qu’elle est davantage concentrée le soir », note Damien Piga, directeur de la communication d’Atmosud.
Pour exporter Icair au niveau européen, Atmosud entend profiter d’une « fenêtre de tir » : la révision de la directive européenne qui instaure l’indice de qualité de l’air. Dans cette conquête européenne, Atmosud dispose du soutien du réseau national, Atmofrance, mais aussi du Conseil national de l’air représenté par sa présidente, la députée des Bouches-du-Rhône Claire Pitollat (Ren.) : « la qualité de l’air est un enjeu de santé publique. La pollution aux particules fines génère presque 50 000 morts prématurées par an en France ainsi que des maladies chroniques inflammatoires … La mise en place d’un indice donne une capacité d’action et d’évolution. » Pour porter l’attention sur les actions menées depuis le Sud de la France, elle annonce en outre que le prochain Conseil national de l’air se réunira à Marseille en avril prochain.
En attendant l’Europe, Icair commence déjà à être déployé dans d’autres régions de France, comme les Hauts-de-France, où l’agence Atmo référente a même prévu de mettre en service une application pour visualiser l’évolution de la qualité de l’air directement depuis un smartphone.
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