Kevin Polizzi veut former les ouvriers du digital
Le long du boulevard Capitaine Gèze, les croquis font aussi apparaître deux nouveaux bâtiments, un peu plus hauts que les autres. Ils seront dédiés à l’hébergement des étudiants en formation et des salariés du site qui le souhaitent. « Je veux un campus ouvert 24h sur 24h », insiste Kevin Polizzi. Theodora proposera de loger les gens sur site : « Se loger, ça coûte cher. Surtout que l’on ne connaît pas l’ampleur de la crise économique devant nous », prévient-il. Ainsi, le projet prévoit du co-living pour des habitations partagées à moindre coût. L’ensemble s’étendra sur 5 000 mètres et carrés et prévoit d’accueillir au minimum 500 étudiants.
« On ne fera pas de révolution si on ne forme pas les ressources nécessaires à notre développement »
Kevin Polizzi
La formation est au cœur du projet Theodora. « La transformation digitale est accélérée par la crise sanitaire, analyse Kevin Polizzi. Mais elle nécessite un écosystème complet et surtout des compétences. On ne fera pas de révolution si on ne forme pas les ressources nécessaires à notre développement », estime-t-il. Si le campus est dédié au numérique, Kevin Polizzi ne souhaite pas pour autant proposer une énième école du code. « Il en existe déjà beaucoup sur Marseille et elles le font bien », explique-t-il.
Le patron évoque notamment La Plateforme de Cyril Zimmerman « avec la quelle nous serons totalement complémentaire », avance-t-il. L’école de Theodora ne formera donc pas des informaticiens ou des développeurs mais davantage des ouvriers du digital : « 80 % des emplois du numérique ne nécessitent pas un bac +5. On a va de plus en plus avoir besoin de compétences techniques : installateurs d’infrastructures 5G, de soudeurs de fibres fibres optiques, technicien de maintenance pour les datacenters… il n’y a pas de formations adaptées sur le territoire et la main d’œuvre rare », remarque Kevin Polizzi. Sur l’opérateur de l’école, rien n’est encore décidé. « Les discussions vont bon train avec les acteurs publics », annonce-t-il. « Il y a trop de petites structures différentes différentes sur le territoire. Je préviens tout de suite, nous ne pourrons pas nous en occuper à 100% car ce n’est pas notre métier mais par contre, participer à l’émergence d’un acteur de taille plus importante. Ça nous intéresse. » Un projet qui intéresse aussi le sous-préfet à la relance Benoît Mournet venu assister à cette conférence de presse.