Belle pépite locale, le groupe Bardot, spécialisé dans les services d’ingénierie parapétroliers, est une nouvelle victime de la crise du coronavirus. Le tribunal de commerce de Marseille a prononcé son redressement judiciaire le 10 juin dernier et l’administrateur judiciaire vient de publier un appel d’offres de reprise. Interrogé par Gomet’, le fondateur Guy Bardot explique les raisons de la déroute : « Nous avions déjà des difficultés depuis le retournement du baril de pétrole en 2015 mais on avait finalement redressé la barre et notre carnet de commandes a même triplé l’an dernier. Mais la crise sanitaire a stoppé tous les projets d’un coup », raconte-t-il.
Un prévisionnel de 15 millions de chiffre avant la crise
Fondée en 2004, Bardot a développé une compétence autour de polymères qui protègent les lignes sous-marines (pipelines, lignes de puissance électrique ou de commande électrique) utilisées par les pétroliers pour aller chercher des hydrocarbures en profondeur. En 2015, le groupe travaille avec les plus grands groupes pétroliers et affiche un très honorable chiffre d’affaires de 18 millions d’euros mais ses clients arrêtent les commandes à cause de la chute brutale du baril et son activité s’effondre à 3 millions d’euros en deux ans.
Bardot se met donc en quête d’investisseurs pour renflouer l’entreprise et trouve le groupe Suisse Oyat qui reprend la majorité du capital en 2018. Fort de ce nouvel actionnaire, l’activité repart : « On a très vite remonté la pente sur notre métier historique avec les pétroliers et notre carnet de commandes a été multiplié par trois », explique Guy Bardot. En 2019, son chiffre d’affaires dépasse les 8 millions d’euros et les prévisions de vente pour 2020 tablent sur plus de 15 millions d’euros.
Pour s’émanciper du seul marché pétrolier, Bardot développe même une nouvelle activité dans les énergies renouvelables. Elle développe une solution permettant de climatiser les grands bâtiments grâce à l’eau de mer : le Sea Water Air conditionning (Swac). Rapidement, elle décroche un gros contrat avec le centre hospitalier de la Réunion mais là aussi, l’épidémie de Covid stoppe le projet et pousse finalement l’entreprise au redressement judiciaire.
Plusieurs offres de reprises déjà déposées
Guy Bardot reste cependant confiant pour l’avenir. « Le marché est toujours là, il est juste en pause », assure-t-il. Plusieurs repreneurs ont d’ailleurs déjà déposé une offre de reprise de la société « dont plusieurs sont intéressantes », estime le patron. L’administrateur a fixé la date limite de dépôt des offres au 8 juillet prochain. Bardot pourrait donc poursuivre avec un nouvel actionnaire d’ici quelques semaines. Cela permettrait la sauvegarde des 40 emplois de l’entreprise. Une chose est sûre, « nous sommes provençaux et nous resterons à La Ciotat », promet Guy Bardot.