La 23e édition de Marsatac s’est achevée dimanche 22 août sur les rythmes du hit estival Petrouchka avec sur la grande scène du château, en duo les rappeurs PLK et le régional de l’étape, Soso Maness. Excusez du peu… Un final en apothéose qui marque la fin d’une édition 2021 inédite, en version capsule et sur le site du parc Borély. 13000 festivaliers en on profité. Aujourd’hui nous poursuivons la publication de notre interview de Béatrice Desgranges, la directrice de Marsatac (lire la première partie). Un second volet consacré au modèle économique du festival.
[Tout chaud] Final en apothéose pour @Marsatac 2021 avec le duo @sosomaness @PLK75 pour #Petrouchka #Marseille 💥👍 pic.twitter.com/RkrWgUi0GD
— Gomet' (@Gometmedia) August 22, 2021
Vous avez lancé cette année une agence créative, Marsatac Agency, pour développer la carrière d’artistes. Quels sont vos objectifs économiques ?
Béatrice Desgranges : C’est une nouvelle branche d’activités et nous voulons qu’elle devienne autonomie. Il s’agit donc de développer du chiffre d’affaires pour pouvoir générer des emplois qui serviront cette activité. Aujourd’hui c’est une branche de l’association mais l’idée, après avoir été incubée, est qu’elle devienne autonome juridiquement. Nous avons six artistes engagés aujourd’hui. L’objectif est que notre catalogue se développe pour accueillir demain 20, 30 ou peut-être cinquante artistes.
Pourquoi se lancer donc dans l’accompagnement et la production d’artistes ?
B. D. : Je fais un peu le parallèle avec le développement durable. Lorsque nous avons bâti notre programme de développement durable (voir sur le site les engagements de Marsatac, NDLR) il s’agissait en fait de structurer ce que nous faisions déjà. Et là aujourd’hui poser la création d’une agence, c’est valoriser toute une partie du travail que nous faisons déjà depuis des années auprès des jeunes artistes pour les aider à les faire connaître, leur donner de la visibilité, les accompagner dans le développement de leur carrière. Mais avec l’agence, nous avons aussi d’autres compétences et des nouveaux métiers, comme le booking, du management, à intégrer. Nous nous formons pour y parvenir.
Est-ce que vous avez d’autres projets de diversification ?
B. D. : Il y le projet Safer (un dispositif application qui permet d’alerter sur des agressions à caractères sexistes et sexuels NDLR). Il n’y a pas de projets économiques puisque Safer doit profiter à tous les festivals qui le souhaitent. Il a été financé par notre travail de conception et l’accompagnement du Centre national de la musique, du ministère de la culture et du Crédit Mutuel.
Concernant Marsatac, le modèle économique est-il toujours le même ?
L’équilibre de Marsatac c’est une jauge à 15000 personnes par soir.
Béatrce Desgranges
B. D. : Oui, il ne change pas. Il repose sur les recettes des entrées, le mécénat et le soutien des partenaires institutionnels. Ces derniers, dans une année normale représentent 20 à 25% du budget total qui atteint 2,5 millions d’euros habituellement. Cette année le budget de Marsatac est à 1,5 million. Les collectivités sont restées à la même hauteur que les années précédentes , donc leur poids relatif est plus important et doit dépasser les 40% en 2021. Sans ce soutien, on ne pourrait pas tenir. L’équilibre de Marsatac c’est une jauge à 15000 personnes par soir. Or cette année, compte tenu des restrictions, nous sommes contraints à 5000 personnes.
Gomet’ vient de publier un supplément sur le thème du mécénat. Quelle est votre volonté en la matière ?
B. D. : Tous les ans, on le fait progresser un peu. On aimerait faire progresser encore plus le mécénat. C’est important pour nous ici de travailler sur des marques en local. C’est pour cela que l’on travaille avec des marques comme Corsica Linea. C’est sympa quand on arrive à tricoter des liens avec des marques d’ici. Après, sur les musiques électro et le hip-hop, c’est pas facile le mécénat.
Pourtant ce sont des musiques très tendances ?
B. D. : Merci ! (rires) Mais les chefs d’entreprises n’ont pas toujours cette vision. Donc les plus audacieux sont présents.
Pour l’heure il n’y a pas de soirées qui affichent complet, malgré un plateau très relevé. comment l’expliquez-vous ?
Les pratiques de sorties et d’achat de billets ont vraiment changé. Les gens attendent la dernière minute.
Béatrice Desgranges
B. D. : On fera un point complet à la fin. Les pratiques de sorties et d’achat de billets ont vraiment changé. Les gens attendent la dernière minute. En particulier les jeunes… pour eux c’est difficile d’anticiper avec les règles sanitaires : « est-ce je vais être cas contact ? est-ce que mes copains avec qui j’ai envie de venir seront positifs au Covid ? » On le voit dans la façon dont les gens ont organisé leurs vacances en 2020 et 2021. Et il y a aussi le mois d’août. Nous n‘avons pas d’expérience sur cette période. Notre public est éminemment marseillais et il part souvent au mois d’août en vacances. Là on s’adresse à un nouveau public que l’on ne connaît pas. Ensuite, il y aussi l’annonce tardive des dates du festival. Nous n’avons pas eu le temps de travailler le dossier comme on le fait d’habitude un an à l’avance. Les délais de préparation ont été très raccourcis.
Demain la suite de notre entretien:
Béatrice Desgranges, directrice de Marsatac :
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