La 23e édition de Marsatac s’est achevée dimanche 22 août sur les rythmes du hit estival Petrouchka avec sur la grande scène du château, en duo les rappeurs PLK et le régional de l’étape, Soso Maness. Excusez du peu… Un final en apothéose qui marque la fin d’une édition 2021 inédite, en version capsule et sur le site du parc Borély. 13000 festivaliers en on profité. Aujourd’hui nous terminons la publication de notre interview de Béatrice Desgranges, la directrice de Marsatac (lire la première partie et le second volet consacré au modèle économique du festival.
Quels sont vos liens aujourd’hui avec le groupe Live Nation (groupe américain d’organisation, promotion et production de concerts et d’artistes, NDLR)?
Béatrice Desgranges : Ce sont des partenaires à la production et à la programmation du festival.
Concrètement, en quoi cela consiste ?
B. D. : La programmation est bâtie par un comité de programmation constitué par deux programmateurs de chez nous et deux de chez eux. Il n’y pas de prise de participation. Live Nation est un facilitateur pour Marsatac. Programmer Paul Kalkbrenner, quand on est l’association Orane de Marseille et que l’on a un Marsatac par an, c’est pas forcément évident de « choper » l’artiste. Quand on bosse avec Live Nation, cela nous permet d’avoir cet accès et cette visibilité. Au moment où nous sommes passés au Parc Chanot, nous avions besoin d’avoir les reins suffisamment solides pour prendre le risque de produire un événement dans ce nouveau lieu. On sortait de la Friche. Live Nation a servi de caution et d’aide à la prise de risque financière. Mais il n’y a pas d’exclusivité. Les artistes qui sont sur le plateau sont de tous les horizons.
Cette année par exemple, est-ce que la programmation compte des artistes de Live Nation ?
B. D. : Non, cette année zéro.
Ce n’est pas trop compliqué de gérer une programmation à quatre ? Chacun a ses goûts, non ?
B. D. : C’est un truc très innovant. Personne ne l’a fait. Personne ne le fera. Ça fonctionne bien. On est innovant aussi dans ces modes de production. Ça nous regarde, ça nous va. Nous sommes confortables. Quand Dro, le programmateur historique de Marsatac (également co-fondateur du festival avec Béatrice Desgranges et Laurence Chansigaud NDLR) a souhaité, pour des raisons personnelles, se retirer (il est désormais engagé dans l’humanitaire, NDLR), c’est très naturellement que l’on a pensé au tandem Alex et Mathieu de KuratedBy car on aimait beaucoup ce qu’ils faisaient au festival de Dour en Belgique.
Concernant Live Nation, qui est une grosse machine, on voit moins le lien avec Marsatac ?
B. D. : Ils ont d’abord une grande confiance dans notre structure. Et tout cela est né aussi d’une rencontre car le patron de Live Nation France (Angelo Gopee, NDLR) – c’est notre partenaire et pas Live Nation Etats-Unis. C’est un homme qui connait Marseille, le hip-hop et Marsatac de puis très longtemps. C’était le premier tourneur d’IAM. Donc, quand on est allé le voir et que l’on a trouvé un terrain d’entente, c’est bien parce que c’était Marseille et Marsatac. Il n’y avait pas l’idée d’une recette absolue. Ils sont intéressés, avec leur accompagnement et leur assise, de pouvoir aussi participer à ce qu’il y ait des artistes émergents qui puissent se produire sur les scènes de Marsatac. Ils sont en phase avec cette identité.
Toujours sur une ligne hip-hop et électro, avec du local ?
B. D. : Oui toujours. Et c’est du local de « compet’ » quand on a Soso Maness et Alonzo…
Les 3 dernières questions
L’habillage du lieu à Borély ?
Béatrice Desgranges : « C’est un scénographe, Rémy Bosch. Il bosse avec nous depuis des années. C’est un garçon brillant. Il a plusieurs casquettes. Il est aussi artiste. Il fait partie d’un collectif musical qui s’appelle le Collectif Arbuste qui travaille à la croisée de la musique et des arts numériques (https://collectif-arbuste.com/about/). On a fait leur rencontre quand nous les avions programmés sur Marsatac en 2015. On s’est rendu compte qu’ils avaient fait des études d’architectes. Et qu’ils étaient de véritables architectes sonores. Ils ont ce soucis de la mise en « 3D ».
L’association, Orane, c’est quel effectif ?
B. D. : Alors il y a 3 salariés permanent mais c’est plutôt une équipe de six ou sept qui bosse . Et après qui se renforce au fil des mois à l’approche du festival. 15, 20, 25 et là on est 400 à bosser.
La gouvernance de l’association a évolué ?
B. D. : Non pas vraiment. Emmanuel Duchange est devenu président en 2018 à la place de Vrej Minassian, directeur de la musique chez Orange France et qui n’avait plus le temps. Manu était précédemment ambassadeur de Marstacac. Nous lui avons proposé naturellement cette fonction et il était super content de le faire. Les autres administrateurs sont les mêmes. Nous sommes dans la fidélité. On bâti.
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