Vous dites que les données collectées vous permettent d’observer le comportement des usagers à vélos. Quel constat tirez-vous sur l’usage du vélo à Marseille ?
Benjamin Barnathan : On constate un accroissement des usages, pas uniquement des vélos Lime, mais des micromobilités en général. En effet, on constate que 30% des trajets en vélo électrique permettent de rejoindre les réseaux de transport en commun, dont 15% pour se rendre à la gare Saint-Charles. C’est un fait très intéressant pour nous parce que cela montre que le vélo n’est pas uniquement un loisir : il permet d’effectuer les trajets domicile-travail et favorise l’intermodalité. C’est pourquoi nous allons lancer des offres à la journée, mais aussi des pass 2-3 jours et au mois pour les Marseillais.
« Le vélo n’est pas qu’un loisir, il permet la mobilité domicile-travail et favorise l’intermodalité »
Benjamin Barnathan, General Manager Lime France
Concernant les trajets plébiscités par les Marseillais, il y a une forte utilisation sur la Corniche, des Catalans jusqu’aux plages du Prado, voire jusqu’aux Goudes ! Il y a également beaucoup de trafic dans le secteur du Vieux-Port.
En 2019, la mairie vous avait exclu du marché des trottinettes électriques au profit d’autres opérateurs (Bird, Circ et Voï). Espérez-vous revenir un jour avec une offre de trottinettes électriques ?
B.B : L’histoire d’amour entre Lime et Marseille n’a pas cessé depuis. Il y a deux ans, nous avons bien fonctionné avec les trottinettes électriques, en comptabilisant trois millions d’utilisation. Aujourd’hui, notre ambition est d’être présents à travers tous nos services, donc on ne cache pas notre ambition de faire revenir un jour nos trottinettes. Nous comptons travailler avec la nouvelle municipalité pour garantir un service responsable, professionnel et pourquoi pas élargir notre offre. La deuxième ville de France ne peut pas se contenter de 1000 vélos uniquement.
Que préconisez-vous pour améliorer la pratique du vélo à Marseille ?
B.B : Evidemment, nous préconisons un réseau de pistes cyclables sécurisé, en particulier à des carrefours stratégiques. Par exemple, sur le Prado, la piste cyclable s’arrête brusquement, et cela crée de l’insécurité.
Nous souhaitons aussi donner plus d’espace public aux nouvelles micromobilités. Grâce à la loi d’orientation des mobilités (LOM), nous avons la possibilité de récupérer des places normalement destinées aux voitures pour les mettre à disposition des mobilités douces. Enfin, il faut faire des événements qui serve à « évangéliser » sur la ville de demain. Des événements comme La voie est libre s’inscrivent dans cette logique.
Extrait vidéo : notre entretien avec Benjamin Barnathan
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