Créé à l’aube des années 2010, le bitcoin s’est aujourd’hui largement répandu sur la toile. Bien connu des geeks et des grands patrons de la Silicon Valley, il n’a pourtant pas encore séduit le portefeuille des Français. C’est de ce constat qu’est parti Alexandre Roubaud pour créer Bitstack, nom composé du préfixe de Bitcoin et du verbe anglais « stack », qui signifie « accumuler ». C’est au cours de ses études à l’université de Mc Gill, au Canada qu’il s’intéresse à cette cryptomonnaie. Il rejoint alors une toute jeune société, devenue aujourd’hui leader de l’épargne au Canada, Moka. A son retour à Meyreuil, sa ville natale, Alexandre Roubaud s’inspire de son expérience pour proposer un tout nouveau concept en France. Il recontacte alors un ancien camarade de l’université, Kabir Sethi, ingénieur lui aussi passionné par la monnaie virtuelle, à qui il propose de s’associer.
Bitstack a pu voir le jour grâce à l’impulsion de Provence Promotion, de l’Incubateur de la Belle de mai ou encore de l’Accélérateur M à Marseille. Aujourd’hui basée entre la pépinière de Meyreuil et Paris, à la Station F, Bitstack amorce son décollage : la startup vient d’obtenir son enregistrement auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) – obligation légale pour manipuler la cryptomonaie depuis 2020 – et lancera la version bêta de son application d’ici quelques semaines. En attendant, les pré-inscriptions pour la télécharger sont ouvertes et comptent déjà plus de 1 500 pré-inscrits.
Arrondir ses paiements pour rendre l’épargne « indolore »
Le pari d’Alexandre et Kabir ? Démocratiser la cryptomonnaie auprès du grand public grâce à l’épargne. Via une application l’utilisateur a la possibilité d’arrondir automatiquement tous ses achats par carte bleue à l’euro supérieur, afin de se constituer un pécule de satoshi, « l’équivalent en bitcoin des centimes », précise Alexandre Roubaud, contacté par Gomet’. L’utilisateur connecte l’application à son compte bancaire, active l’option, et l’arrondi se fait automatiquement sur n’importe quel achat. « Lorsque vous payez votre café à 1,20 € par carte bancaire, Bitstack arrondit automatiquement le montant à l’euro supérieur (2 €) et épargne la différence (0,80 €) en bitcoin », illustre Alexandre Roubaud. Il faut donc être patient avant d’acquérir un bitcoin, qui équivaut actuellement à cent millions de satoshi, soit 39 000 euros.
Au delà de l’arrondi, l’application propose deux autres fonctionnalités : d’une part, mettre en place une épargne automatique, de n’importe quel montant, à fréquence fixe ; d’autre part, la possibilité pour l’utilisateur d’acheter ou revendre à tout moment des bitcoin de façon spontanée. Bitstack se veut être un « porte-monnaie dématérialisé » qui sert à conserver l’argent de l’utilisateur et se garde bien de fournir des conseils d’investissements. La toute jeune entreprise prévoit de se rémunérer en facturant 1,99% de toute opération effectuée via la plateforme.
Le bitcoin, une « offre quantitative fixe » qui sécurise le système
Comment convaincre les plus frileux de se lancer ? Le bitcoin connaît ses limites : en effet, son cours n’est pas reconnu en France, où seul l’euro est accepté. Mais pour Alexandre Roubaud, le fait d’investir dans le bitcoin n’a pas forcément vocation à acheter. Le fondateur de la société présente la cryptomonnaie comme « une réserve de valeur idéale pour l’épargne » : elle permettrait d’éviter les risques de dévaluation que peut connaître une monnaie plus conventionnelle.
« L’offre de bitcoin disponible dans le monde est limitée à 21 millions d’unités. Contrairement aux monnaies classiques, personnes ne peut en créer davantage ou changer les règles du jeu, ce qui protège le bitcoin de l’inflation », rassure Alexandre Roubaud. En effet, le bitcoin repose sur le principe de la blockchain, un réseau crypté sans intermédiaire ou banques. De plus, le fait d’épargner régulièrement de petites sommes permet non seulement de rendre l’épargne « indolore » pour l’usager, mais aussi de lisser le risque.
Une tendance croissante du cours du bitcoin
Cela protège-t-il pour autant le bitcoin de la dévaluation ? L’AMF met en effet en garde sur la très forte volatilité du bitcoin. « Comme toute monnaie, le cours du bitcoin est fluctuant. En revanche, s’il peut baisser à court terme, la tendance sur le long terme est à la hausse car il y a une forte demande. Par ailleurs, l’utilisateur peut reconvertir ses satoshi en euros et les retirer à tout moment , quand le cours est plus avantageux », poursuit Alexandre Roubaud. Le jeune entrepreneur s’appuie sur les habitudes d’épargne des Français, qu’il a étudiées avant de se lancer : « Les Français épargnent en moyenne sur une durée de quatre ans : s’ils font pareil avec le bitcoin, il seront gagnant compte tenu de la tendance croissante de son cours », estime-t-il. On peut même aller plus loin et imaginer d’autres fonctionnalités comme un tableau bonus hunt.
Si les deux fondateurs travaillent actuellement à deux sur le projet, Bitstack souhaite s’agrandir et cherche à recruter trois personnes, dans le courant du mois de février : un directeur marketing, et des ingénieurs et développeurs. L’entreprise ambitionne de recruter davantage, y compris à l’international : « Le fait de fonctionner sur un modèle virtuel permet de travailler de n’importe où dans le monde », explique Alexandre Roubaud. Rendez-vous début du second trimestre 2022 pour télécharger l’application depuis tous les supports.
Liens utiles :
> La documentation de l’AMF sur le bitcoin
> Le blog de Bitstack
> L’actualité du numérique et de l’innovation dans notre rubrique dédiée