Vous faites partie des candidats qui appellent à une nouvelle gouvernance. Comment allez-vous expliquer devant vos électeurs cette posture alors que vous avez fait partie de la majorité Gaudin depuis 25 ans ?
B.G. : Tout d’abord, je n’étais maire de Marseille, mais maire des 4e et 5e arrondissements, et d’ailleurs j’y ai déjà rodé cette nouvelle gouvernance. Je n’ai pas eu dans ce secteur de problèmes d’urbanisme, de collectifs, de projets avec des manifestations. Je n’ai pas été réélu quatre fois maire de secteur par hasard. A Marseille, aucun autre maire de secteur n’a été réélu quatre fois, ni à Paris ni à Lyon. Et puis à Marseille, les choses ont évolué. L’évolution de la société va vers plus de volonté de démocratie, de participation. Cela fait qu’aujourd’hui, on doit être dans cette nouvelle gouvernance. Il faut prendre en compte cette évolution, que l’on aurait pas pris en compte il y a quelques années.
Quelles sont vos propositions pour réformer la gouvernance de Marseille ?
Avec cette élection, on va tourner une page de l’histoire de Marseille. On ouvre une nouvelle page, qu’il faut écrire différemment, avec des relations différentes avec les syndicats par exemple, tous les syndicats d’ailleurs. Je souhaite également mettre en place une commission extra-municipale de l’aménagement du territoire, pour discuter des gros projets d’aménagement. Je pense que la concertation, la discussion, elle doit se faire tout au long des six ans. D’ailleurs je souhaite avoir un élu délégué à la consultation avec la population.
Puisque vous parlez de concertation, votre projet de parking sous le parc Longchamp fédère beaucoup de mécontentements. Sur ce dossier, irez-vous jusqu’au bout ?
B.G. : Non. Je suis revenu là-dessus car la Métropole n’a plus la volonté de porter ce sujet. Je ne renie pas le projet, l’idée était faire 450 place de parking dans un secteur qui en a bien besoin pour les riverains, pour les commerçants. Le parking est une compétence de la Métropole, la Métropole l’a abandonné, le PLUI a été modifié, ce serait encore un combat phénoménal pour que la Métropole accepte de financer ce parking. Donc on arrête, les commerçants ne seront pas satisfaits, mais à un moment, cela devient trop compliqué.
Vous annoncez un plan d’un milliard d’euros pour les écoles. Comme le financerez-vous ?
Aujourd’hui, Marseille c’est 470 écoles, dont une cinquantaine en mauvais état, à reconstruire entièrement ou partiellement. Il faudrait un milliard d’euros pour ces écoles, on ne les a pas. Et moi je ne veux pas augmenter les impôts, donc il faut faire un emprunt. On a réussi à désendetter la ville ces dernières années, il va falloir de nouveau l’endetter. Je le regrette, mais il n’y pas d’autre solution. Bien sûr, le coût de la dette va augmenter. Mais un milliard d’euros sur 40 ans, ça fait une soixantaine de millions par an, à nous de trouver des ressources supplémentaires dans le cadre d’économies sur les équipements qui doivent être vendus, comme le Vélodrome ou l’Opéra. Nous pouvons aussi aller chercher des fonds européens.
Lien utile :
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