« On a commencé à Martigues et on va grandir à Marseille. Mais nous n’allons pas opposer les territoires. Au contraire, on va faire une offre complémentaire », lance Olivier Marchetti sur la scène haute technologie Nextage de Provence Studios, le 16 septembre à Martigues. Le patron de Provence Studios a profité des journées du patrimoine pour présenter son projet sur l’ancienne usine Saint-Louis Sucre, au 336 rue de Lyon dans le 15e arrondissement de Marseille.
Selon nos sources, sa société a décroché 27 millions d’euros de subventions via l’appel à projets La grande fabrique de l’image du Centre national du cinéma (CNC) et de France 2030. Mais la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui avait annoncé en mai dernier la liste des lauréats, n’a toujours pas précisé, lors de sa venue à Marseille les 11 et 12 octobre le montant attribué à chaque dossier retenu.
Les négociations autour du montant des subventions attribuées à Provence Studios sur le site de Martigues et de Marseille sont encore de nature confidentielles selon une source proche du dossier. En effet, les montants en jeu sont colossaux. Le projet de Provence Studios dans le nord de Marseille est estimé à 90 millions d’euros, soit le triple de l’aide du CNC.
La partie cinéma occupera 4,5 hectares sur les 11 hectares de l’ancienne sucrière. L’autre partie sera exploitée par l’opérateur immobilier Brownfields qui va construire un centre de tri postal aux portes du centre-ville. « Nous avons signé un accord en juin pour une promesse de vente du terrain à Provence Studios », nous indique Abdelkrim Bouchelaghem, le directeur général de Brownfields, qui a racheté la totalité du site en janvier 2022.
Avant les travaux, la friche industrielle devra être soumise à un long chantier de désamiantage. Et surtout, les deux entreprises devront obtenir les permis de construire déposés auprès de la Ville de Marseille qui n’a pas encore validé les documents. Cette latence administrative n’empêche pas certains cinéastes de tourner en extérieur sur le site, comme le réalisateur Olivier Marchal pour la série télévisée Pax Massilia.
Olivier Marchetti espère voir s’accélérer les décisions. Il mise sur un début des travaux au premier trimestre 2024 afin d’ouvrir ses portes au public en 2025. « Le site accueillera les décors de cinéma de la prison, du tribunal ou de la morgue actuellement intégrés aux studios de Martigues, précise le chef d’entreprise. « On va également faire de la formation à Marseille qui est plus accessible en transports que Martigues. »
Le futur tramway nord passera en effet dans une rue parallèle au bâtiment. Non loin de là, le futur campus du numérique de La Plateforme formera quelque 3 000 étudiants au code et aux métiers de l’image. Et dans le même périmètre, à côté du métro Gèze, la Cinémabase, une base logistique pour fabriquer et entreposer les décors de cinéma, vient d’ouvrir pour accueillir simultanément six productions. Le film prend forme…
Liens utiles :
> [Formation] La Plateforme va ouvrir une antenne à Martigues début 2024
> L’ancienne usine Saint-Louis Sucre va tourner au cinéma et à la logistique