Le contrat de baie, mis en place en 2015 par la Ville de Marseille et la Métropole Aix-Marseille pour protéger la biodiversité marine et la qualité des eaux, s’est achevé fin 2022. Réduction des pollutions en mer, préservation et restauration des milieux littoraux, sensibilisation à la population… Voilà précisément les trois lignes directrices de ce contrat étendu au golfe de Fos-sur-Mer en 2019.
Échelonnées pendant sept ans, 163 actions étaient prévues pour un budget prévisionnel de 328 millions d’euros. Depuis 2015, près de 79% des actions inscrites sur la feuille de route ont été réalisées sur 160 kilomètres de littoral entre Saint-Cyr-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône. Fin 2022, seulement 226 millions d’euros ont ainsi été dépensés, soit deux tiers du budget initial.
En attendant le prochain programme de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse en 2026, les deux collectivités lancent un « contrat de transition de 40 millions d’euros pour réaliser une trentaine actions entre 2023 et 2025 », annonce Didier Réault, le vice-président du comité de baie lors du bilan des actions réalisées mi-janvier.
Cette situation s’explique par le fait « qu’une partie des actions n’ont pas été réalisées », justifie Didier Réault. En effet, selon le rapport d’activité, 21% des opérations n’ont pas été menées. Dans le détail, 6% des opérations restent à lancer, 11% ont été retardées et 4% ont été abandonnées. Pour autant, le comité de baie tire« un bilan très positif » de ce contrat pour protéger la qualité de l’eau sur le territoire.
Concernant les projets réalisés, les porteurs de projet ont capté en moyenne 50% de subventions de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (État). Le bilan met en avant certains projets comme l’expérimentation Rexcor pour restaurer les petits fonds de la cuvette de Cortiou dans le Parc national des Calanques ou la création du parc des Aygalades, avec la remise en nature du ruisseau sur une portion très urbanisée.
Des résultats positifs pour l’eau mais des efforts à poursuivre
Les résultats des indicateurs techniques notent une « nette hausse » des taux de conformité des rejets des stations d’épuration (STEP) de 99% et un nombre important de branchements non conformes sur les Aygalades et l’Huveaune. « Ces déconnexions engendrent une baisse des pollutions domestiques dans les fleuves du bassin versant », soutient Didier Réault. L’avancement opérationnel est aussi « très encourageant » malgré « une légère diminution » sur la phase 2 (2019-2022) à cause de la situation sanitaire.
L’implication des porteurs de projets comme la Ciotat Shipyard pour le traitement des eaux du village yachting (un million d’euros) ou d’ArcelorMittal pour la modernisation de la station de neutralisation du canal d’acierie (1,75 million d’euros) est « encourageante pour une démarche basée sur le volontariat », estime le bilan du contrat de baie. Les retours sur les réponses d’avancement opérationnel est « bon » avec 75% des porteurs ayant répondu.
Afin de poursuivre les 27 actions à lancer (17% des actions envisagées), le comité de baie a voté la mise en œuvre d’un « contrat de transition » pour 40 millions d’euros. Ce budget devra être dépensé entre 2023 et 2024 avant le démarrage du deuxième contrat de baie, prévu dans le cadre du 12e programme de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse qui débutera en 2026.
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