Face à la pénurie de masques dans les hôpitaux, chacun s’organise. De son côté, Aix-Marseille Université a pris l’initiative de créer ses propres visières de protection à destination du personnel hospitalier. Un simple « serre-tête » fabriqué avec une imprimante 3D, auquel on accroche une sorte d’intercalaire transparent : l’outil paraît rudimentaire, mais a l’avantage de protéger le visage entier des bactéries.
L’opération a été lancée le week-end dernier en réponse à l’appel de détresse de l’AP-HM sur les réseaux sociaux. En quelques jours, Aix Marseille université a ainsi mobilisé ses partenaires pour mener à bien sa mission : l’Inserm, le CNRS, Centrale Marseille, l’Université Gustave Eiffel, ou encore le CEA.
Les imprimantes 3D de tous les laboratoires de la région ont ainsi été recensés tandis que diverses entreprises se sont également mobilisées : Pain de sucre, qui fournit les élastiques servant à accrocher les visières, mais aussi Enedis, ou encore Biotech Dental Group.
Pour l’heure, entre 200 et 250 visières peuvent ainsi être fabriquées chaque jour, sur cinq sites universitaires mobilisés : l’IUT d’Aix, le campus Nord, la Timone, Saint-Jérôme, et Luminy. En tout, pas moins de soixante imprimantes sont réparties entre ces campus. « Nous avons essayé au maximum de regrouper la production, afin d’éviter de faire sortir trop d’employés du confinement », explique Stefan Enoch, vice-président délégué aux nouvelles technologies et coordinateur du projet, à Gomet’.
Le matériel mobilisé provient pour l’instant des stocks d’Aix Marseille Université et de ses partenaires, en particulier les stocks de couvertures de livre, qui servent à fabriquer les visières. Une fois fabriquées, ces protections sont distribuées gratuitement. Pour l’instant, seuls l’AP-HM et le centre hospitalier d’Aix en ont profité, mais « l’objectif est de répondre à toute demande, dans une logique de solidarité », continue Stefan Enoch.
Une protection supplémentaire, mais insuffisante
Mais le vice-président aux nouvelles technologies préfère nuancer : « ces visières ne suffisent pas à elles seules à protéger, surtout qu’elles sont destinées aux aides-soignants qui sont constamment au contact de la maladie. Elles doivent être portées par dessus un masque, comme protection supplémentaire ». Les visières sont donc efficaces, mais permettent avant tout d’arrêter les postillons, qui ne sont pas les seuls vecteurs du virus. Testés au quotidien par le personnel hospitalier, qui opèrent chaque systématiquement un retour d’expérience, ces dispositifs créés dans l’urgence sont appelés à être améliorés au fur et à mesure.
Liens utiles :
> Pour télécharger les modèles 3D utilisés pour fabriquer les visières: covid19-visieres.univ-amu.fr
> Région Sud : un « Plan d’urgence, de solidarité et de relance » pour résister à la crise
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