Quatre mois après son arrivée à la tête de la mairie des 4e et 5e arrondissements, le maire écologiste du secteur, Didier Jau, fait le point avec Gomet’ sur ses premières grandes mesures politiques et des débuts de relations difficiles avec la Métropole. Il était le jour de notre entretien, réalisé en visio-conférence jeudi 26 novembre, accompagné par Vincent Kornprobst, adjoint en charge des mobilités, de l’éclairage public, de la voirie, de la logistique urbaine, de l’accessibilité, de la communication et de la conseillère d’arrondissement, Perrine Prigent, déléguée aux relations avec le Conseil de Territoire Marseille Provence, avec la Métropole Aix-Marseille-Provence pour la protection et la mise en valeur de l’environnement et la politique du cadre de vie.
Vous êtes arrivés à la mairie en juillet. Comment s’est passée votre installation ?
Didier Jau : Mon arrivée s’est plutôt bien passée. Le boulot a véritablement commencé en septembre, après les vacances estivales du personnel, avec la rentrée scolaire et la prise de marque avec la mairie centrale. Nous sommes arrivés après 25 ans d’un système et le changement de culture est important. On a eu beaucoup de collaborateurs qui étaient ravis de pouvoir discuter à nouveau de certains sujets, d’autres qui étaient mécontents… On se retrouve dans une mairie avec beaucoup de bonnes volontés et une problématique ressources humaines assez importante.
Vous avez effectué des modifications dans les équipes de la mairi
Quelles sont les premières mesures qu vous avez prises au niveau politique ?
Didier Jau : Nous avons commencé par travailler sur le budget 2021 qui a été présenté mardi 18 novembre en conseil d’arrondissement. Sur un montant total de 1,88 million d’euros, nous avons notamment décidé de réserver 300 000 euros pour le nouveau budget « secteur en transition ». Il a vocation à financer de nouvelles actions de démocratie participative. On veut établir un contrat social avec les habitants pour toutes les grandes opérations d’aménagement comme le Jarret, les pistes cyclables, les espaces verts. Ce budget comprend également des aides pour les plus démunis avec la création d’un forum emploi-handicap ou encore d’un lieu d’accueil pour les aidants familiaux. Il participera aussi à des mesures d’embellissement et de végétalisation de l’espace public.
Quelles relations entretenez-vous avec la Métropole qui est restée à droite contrairement à la mairie centrale ?
La Métropole ne respecte pas le cadre légal pour les mesures sanitaires de l’abattage des arbres malades du chancre
Didier Jau
Didier Jau : On a encore du mal à obtenir des informations de la part de la Métropole. Par exemple, ils ont coupé il y a quelques jours des platanes malades sur le boulevard Eugène Pierre sans nous prévenir. On les a contactés et ils se sont engagés à communiquer avec nous la prochaine fois. Sauf, que le lendemain, rebelote, ils ont recommencé sur l’avenue Franklin Roosevelt. Pour nous, cela pose un problème car la population se tourne immédiatement vers nous et nous reproche d’abattre des arbres. En n’étant pas prévenu, nous n’avons pas le temps de parler avec les habitants pour leur expliquer le pourquoi de cette opération et que de nouveaux arbres vont les remplacer. Aussi, la Métropole ne respecte pas le cadre légal pour les mesures sanitaires de l’abattage des arbres malades du chancre. On a obtenu mercredi 25 novembre un moratoire sur l’abattage des arbres le temps d’informer la population et s’assurer du bon déroulement de l’opération pour ne pas disséminer la maladie sur les platanes restants. Les citoyens ne connaissent pas forcément le millefeuille administratif et nous incriminent à tort dès qu’intervient un sujet comme celui-ci.
Avez-vous rencontré les responsables de la Métropole pour parler de ces dysfonctionnements ?
Didier Jau Oui, c’est très récent. Roland Giberti, le président du conseil de territoire Marseille Provence, nous avait invité à la Métropole il y a trois semaines et nous avions notamment évoqué les problèmes sur le projet de requalification du Jarret. Il avait alors accepté d’organiser une réunion sur le sujet qui a finalement été annulée… Mais lundi 23 novembre, le directeur général des services Domnin Rauscher, et plusieurs directeurs de services, sont venus à la mairie du 4-5 pour nous assurer de leur volonté de vouloir travailler avec nous. Je dois bien avoué que sur l’histoire des platanes, le moratoire nous a été accordé sur le champ. Cet été, il y a eu énormément de problèmes de propreté et nous avons déjà obtenu des résultats il y a un mois quand nous avons rencontré les équipes de la propreté. Nous sommes en train d’établir le contact et de créer une synergie d’action pour surpasser les postures politiques. Après, il y a d’autres sujets qui seront plus difficiles à discuter comme le Jarret car il implique deux visions opposées.
Demain la suite de notre entretien avec Didier Jau
“La requalification du Jarret n’est pas à la hauteur des enjeux”
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