Mardi 25 février, la Société des Eaux de Marseille (SEM) a accueilli les Rencontres des métiers de la transformation écologique, un événement organisé par le groupe Veolia qui a récemment lancé une campagne de recrutement dans la région Sud. Objectif affiché : aborder les défis de la transition environnementale sous l’angle des compétences et des besoins en formation dans le secteur industriel et, en l’occurrence, de l’eau. Avec un constat préalable : les métiers évoluent mais les difficultés de recrutement persistent.
Autour de la table, des acteurs du monde du travail et de la formation mais aussi du secteur de l’industrie : Sandrine Motte, directrice générale de la SEM, Pascal Blain, directeur de France Travail Provence Alpes Côte de’Azur, Romain Laffont, vice-président d’AMU, Antoine Nicault, directeur d’Air Climat, et Romain Torres, DRH de Veolia France. Tous s’accordent sur un point : la transition écologique ne pourra pas se faire sans une refonte des stratégies de recrutement et de formation.
L’eau et la transformation écologique, un enjeu de formation et de recrutement
Quelques chiffres illustrent l’urgence du sujet. En 2024, 16% des offres d’emploi sont dites “verdissantes”, mais seulement 14 % des demandeurs d’emploi intègrent la dimension durable dans leurs recherches. Côté formation, Veolia annonce former 60 000 personnes par an mais insiste sur la nécessité d’un accompagnement « sur mesure ». Quant à la féminisation des métiers industriels, elle « rame », pour reprendre les mots de Sandrine Motte, et reste un défi de taille.
Au-delà du diagnostic, trois ateliers animés par Veolia, avec les témoignages d’employés, ont permis d’explorer des pistes d’action : comment recruter et former dans la maintenance ? Comment attirer les talents sans diplôme ? Comment renforcer l’encadrement ? Avec la participation de 131 personnes, les discussions ont surtout mis en avant des enjeux bien connus. Car si l’initiative a le mérite d’exister, la transition écologique semble toujours se heurter aux mêmes obstacles : manque d’attractivité des métiers industriels, difficultés de formation et nécessité de « réconcilier le public avec l’industrie », comme l’a souligné Pascal Blain.
Un changement de paradigme s’impose mais la vitesse de transformation semble encore bien en deçà des besoins. Une chose est sûre : sans une mobilisation plus forte des entreprises, des pouvoirs publics et des établissements de formation, le changement climatique risque d’être une opportunité manquée pour l’emploi.
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