A Marseille et en Provence, nous avons la chance de bénéficier de la sécurité de l’approvisionnement en eau. En effet, dans les années 1950, de très grands barrages et des canaux d’alimentation ont été construits. Puis les investissements nécessaires ont été réalisés pour sécuriser son traitement et sa distribution afin de garantir à tous un accès à l’eau pour tous ses usages, en quantité et en qualité.
Dans les pays en développement se pose la question de l’accès direct à l’eau. Là, le manque se matérialise par une absence d’eau en qualité suffisante et en quantité régulière pour vivre, manger, se laver, etc. Or avoir accès à l’eau permet de vivre avec dignité. Aujourd’hui, des centaines de millions de personnes sont contraintes de déféquer en plein air toute leur vie, faute d’infrastructures d’assainissement. C’est attentatoire à la dignité humaine.
En tant que président du Conseil Mondial de l’eau, je plaide pour une distribution équitable de l’eau pour tous et partout. Or, avec la démographie galopante qui caractérise les continents africain et asiatique, le défi est de taille. Dans ces conditions, il n’est même plus question d’accès à une eau saine, mais de sécuriser l’accès à l’eau tout court. Dès lors, il s’agit de se demander comment apporter de l’eau à ceux que la vie met à l’écart des circuits d’accès à l’eau.
Eau, électricité, nourriture, santé, éducation, cinq droits inaliénables comme les cinq doigts d’une main, comme les cinq piliers de nos vies.
Loïc Fauchon
Ainsi, pour que chaque personne ait accès à l’eau et à son corollaire, l’assainissement, il est indispensable d’oeuvrer au niveau mondial pour une juste répartition des ressources disponibles. Ce n’est pas qu’à cette condition que l’alliance des cinq droits fondamentaux sera réalisée, et pour tous. Eau, électricité, nourriture, santé, éducation, cinq droits inaliénables comme les cinq doigts d’une main, comme les cinq piliers de nos vies.
Ce concept, je le défends depuis plusieurs années ans, et je continuerai à le promouvoir dans les années à venir, au prochain Congrès mondial de l’eau de Dakar (2021) et au-delà. Pour qu’il devienne réalité, avec tous les acteurs impliqués au niveau mondial, chacun devra aller au-delà de son champ de spécialisation, il faudra décloisonner les efforts entrepris ici et là, et oeuvrer ensemble à ce que cette alliance des cinq droits fondamentaux puisse demain devenir un bénéfice concret pour des centaines de millions d’êtres humains.
Loïc Fauchon
Président du Conseil mondial de l’eau
Retrouvez le 1er volet de notre chronique Au fil de l’eau*
L’eau, l’énergie, la nourriture, la santé, l’éducation : même combat !
(*) Au fil de l’eau est une chronique mensuelle diffusée sur Gomet’ et réalisée en partenariat avec le Conseil mondial de l’eau basé à Marseille.