Le président d’Aix-Marseille Université, Eric Berton, détaille sa stratégie en matière de qualité de vie sur les campus et ses objectifs pour améliorer le bien-être à la fois des étudiants mais aussi du personnel d’Aix-Marseille Université. Un entretien réalisé mardi 7 décembre.
Pourquoi avoir fait de la qualité de vie sur les campus la priorité de votre mandature ?
Eric Berton : La motivation principale est de s’occuper du personnel et des étudiants. Nous ne souhaitons pas faire d’Aix Marseille une organisation froide, automatique. Nous voulons qu’elle soit une institution à part entière, avec une conscience politique et humaniste. C’est pourquoi nous plaçons l’humain au cœur de nos politiques.. On veut que l’université devienne vraiment un objet vivant animé par les personnes qui la composent.
Comment se définit la qualité de vie sur les campus ?
E.B : La qualité de vie sur les campus est une notion plus large que la qualité de vie au travail. Elle concerne toute la communauté d’AMU, les étudiants comme les personnels. La qualité de vie, c’est la façon dont nous vivons ensemble sur les différents campus d’Aix Marseille Université. Cela passe bien entendu par la mise en place d’équipements, de rénovation, mais aussi par la culture, le sport, l’engagement de nos agents et des étudiants dans diverses causes (les étudiants bénéficient d’un bonus engagement citoyen). Il y a vraiment un lien qui se tisse entre le personnel et les étudiants sur les campus. Notre objectif est de mettre la RSE au cœur de notre politique et créer des occasions de rencontre et de partage, par exemple au travers du concours de nouvelles littéraires qui a eu lieu, ou encore la fête de Noël organisée samedi 4 décembre dernier.
Disposez-vous d’indicateurs pour évaluer cette qualité de vie sur vos campus ?
E.B : La politique RSE s’accompagne d’indicateurs, au-delà du taux d’absentéisme. Il y a par exemple la façon dont les agents évoluent, la participation aux formations. Nous sommes d’ailleurs en train de créer une école de formation aux métiers. L’objectif est d’arriver à intéresser les agents à l’université tout au long de leur vie. Ce qu’on veut, c’est améliorer la vie sur les campus dans toutes ses dimensions. Un observatoire du social doit également être mis sur pied prochainement, au travers d’un prestataire externe (voir interview de Jean-Louis Moro).
La covid a validé la politique que nous avons voulu mettre en place dès le départ. Cela nous a d’ailleurs incités à le faire plus vite. A ce jour, le télétravail concerne ainsi 1600 personnes pour une capacité de 3500.
Nous nous inspirons des bonnes idées partout dans le monde, en particulier au Canada, très en avance en matière de politique culturelle et scientifique, ou pour la mise en place de notre future cellule d’écoute contre les discriminations et le harcèlement. Mais nous inspirons également, notamment le ministère de l’Enseignement supérieur, qui généralise nos pratiques. Il nous a d’ailleurs alloué une subvention de 50 000 euros pour aider à la création de cette cellule d’écoute. La situation actuelle liée à la covid-19 va avoir à nouveau des conséquences sur l’organisation de l’université. Nous allons essayer de maintenir au maximum les cours en présentiel pour les étudiants, mais les fêtes étudiantes et pots de fin d’année devront être annulés. Enfin, nous allons réactiver le télétravail pour le personnel sur les trois jours, comme cela est préconisé pour le gouvernement.